Face à des attaques de types nouveaux et à un environnement stratégique de plus en plus incertain, Josep Borrell déclare que l’Europe doit devenir un fournisseur de sécurité car les citoyens veulent être protégés par l’UE. Pour ce faire, il met en avant une “boussole stratégique”.
- Ce document, présenté comme une tentative de “corriger la doctrine de l’UE”, est un guide d’action rédigé par le service diplomatique de l’UE (SEAE) et les agences de sécurité nationales.
- Il fait le point sur les menaces (régionales proches ou éloignées telles que Chine et Russie) et sur la gestion des crises, la résilience, le développement des capacités ainsi que les partenariats, qui sont censés « définir une vision stratégique commune pour la sécurité et la défense de l’UE pour les cinq à dix prochaines années ».
- M. Borrell considère que les réponses militaires restent nécessaires. Ainsi, la « capacité de déploiement rapide de l’UE », soit une force de 5 000 hommes, mais elle reste la proposition la plus controversée de la Boussole stratégique. (voir EIH 09/09)
- Ce Strategic Compass revient sur la nécessité d’assouplir le cadre institutionnel qui empêche aujourd’hui une réponse rapide lors d’une situation de crise. Il précise notamment : “nous ne pouvons pas décider à l’unanimité de chaque étape du processus.”
- Ainsi, d’ici 2023, l’idée est de préciser comment l’article 44 du traité de l’UE permettrait à un groupe d’États membres de planifier et de mener une mission ou une opération dans le cadre de l’UE.·
- Le grand chantier est surtout celui d’une culture stratégique commune pour l’UE :
- “Les Européens doivent être prêts à réagir, mais pour tout problème, ils doivent partager une compréhension commune de ces droits et comprendre que tous sont affectés.”
- Il conclut la présentation de la “boussole stratégique” en insistant sur la volonté décisionnelle des États : “Le coût de la passivité et de l’inaction est réel et le moment est venu de prendre des mesures décisives.”