Directement inspirés de nos fictions dystopiques, les usages policiers de la technologie numérique se multiplient. Des petits robots canins de surveillance à Singapour à leur équipement d’armes à feu, sans oublier les drones sécuritaires du dernier salon Milipol, une nouvelle étude indique que les technologies de reconnaissance faciale sont déjà utilisées par les forces de l’ordre de 11 pays de l’Union européenne et que 8 autres pourraient s’en emparer. Cette technologie est utilisée à des fins d’identification de suspects dans un cadre spécifique d’investigations judiciaires.
- Concentrée sur les “recherches non coopératives”, c’est-à-dire où le système tente d’identifier une personne sans son consentement, l’étude, commandée par le groupe des Verts-ALE au Parlement européen, qui prône l’interdiction complète des systèmes de reconnaissance biométrique dans les espaces publics, met en garde contre l’impact de cette technologie sur les droits fondamentaux.
- Elle indique cependant que les “recherches coopératives” ne présentent pas de risque concernant la surveillance de masse, même si deux évolutions sont exposées comme rendant celle-ci plus probable : l’expansion des bases de données biométriques et le pilotage de plusieurs systèmes connectés à des logiciels d’identification biométrique.
- Le rapport s’attarde aussi sur le développement des projets en lien avec la reconnaissance faciale.
- Francesco Ragazzi, auteur de l’étude, explique : « ce que nous constatons avec ces projets, c’est qu’ils suivent de plus en plus une stratégie du “fait accompli”. Ils sont généralement présentés comme un projet pilote, demandant quelques circonstances particulières concernant le déploiement de la technologie. Ils demandent l’autorisation plus tard ».
- Ces projets pilotes démarrent dans une zone grise juridique et pourraient avoir pour effet à long terme de normaliser la surveillance, s’ils ne sont pas contrôlés.
- Euractiv précise que la surveillance des comportements suspects en particulier pourrait avoir un effet paralysant sur les libertés individuelles.
- Le rapport se termine par plusieurs recommandations destinées à éclairer les négociations sur le règlement pour l’intelligence artificielle, qui interdit le recours en direct à ces technologies, sauf par la police dans certains cas bien précis.