PRESQUE ASSEZ

Lors du Conseil européen de la semaine dernière, les dirigeants de l’UE ont approuvé le nouvel objectif climatique pour 2030 qui permettra de réduire les émissions de CO2 de 55 % par rapport à leur niveau de 1990.

  • Un des points d’incertitude était que les pays les plus émetteurs menacent de ne pas consentir à une hausse des objectifs. La Pologne, l’un des plus gros émetteurs de CO2 de l’Union, notamment à cause de son utilisation massive de charbon pour sa production électrique, y a malgré tout adhéré.

 

  • Certains parlementaires souhaitent même une réduction de 65 %, tout comme les ONG WWF ou Greenpeace.
  • Derrière la surenchère politique se trouve le constat réaliste de l’écart croissant entre les mesures effectivement prises par les États-membres et les objectifs des accords de Paris. Ainsi, les émissions mondiales doivent diminuer de 7,6 % par an, jusqu’en 2030, pour atteindre l’objectif de 1,5 °C fixé dans l’accord de Paris, selon le rapport des Nations unies sur l’écart des émissions, ce qui nécessiterait un objectif plus proche des 65%
  • La tarification du carbone semble être l’arme privilégiée par l’UE pour répondre à ses nouveaux objectifs.
  • Comme nous l’avions vu, d’après le dernier rapport du cabinet de conseil McKinsey : « Un prix du carbone de 50 €/tCO2e rentabiliserait les trois quarts des investissements nécessaires [pour atteindre la neutralité carbone], et un prix du carbone de 100 €/tCO2e rentabiliserait 85 % ».
  • L’UE est prête à revoir et à réformer le système quotas d’émission pour sa troisième phase, qui s’étend de 2021 à 2030. Le nombre total de crédits carbone devait diminuer à un rythme annuel de 2,2 % à partir de 2021, mais cela reste en deçà de l’ancien objectif de 40 %. Des réductions plus importantes seront nécessaires pour atteindre le nouvel objectif de 55 %.
  • Euractiv rapporte que les futurs prix du carbone pourraient dépasser les 75 euros par tonne et entrainant un coût total de l’achat de quotas pour le secteur énergétique polonais d’ici 2030 estimé dans ce scénario à environ 68,5 milliards d’euros.
  • Selon un rapport publié le 15 décembre 2020 par le Centre sur la régulation en Europe, l’inclusion des transports et du bâtiment dans l’ETS, serait un facteur de réduction du cout des nouveaux objectifs de l’UE.