JUST AN OLD SWEET SONG KEEPS GIORGIA ON MY MIND

Avec la victoire nette du bloc de droite composé des partis Fratelli d’Italia (ECR), Lega (ID) et Forza Italia (PPE) au scrutin national du 25 septembre, Giorgia Meloni devrait être nommée Présidente du Conseil italien. Néanmoins, l’effondrement du partenaire Salvini (Lega, très proche du RN français) cannibalisé par Meloni et la surprenante bonne tenue du centre-gauche et surtout du Mouvement 5 Étoiles lui font manquer deux de ses objectifs : la majorité constitutionnelle des deux-tiers et l’éviction de Silvio Berlusconi, comme l’analyse Jean-Yves Dormagen pour legrandcontinent.

Que pourraient signifier pour autant ces résultats en ce qui concerne les équilibres européens, avec un gouvernement italien dirigé par la droite radicale ?

  • Un renforcement des coalitions nationalistes et des résistances aux approches communautaires – déjà salué par Viktor Orban ;
  • Une potentielle augmentation du protectionnisme pour les producteurs nationaux italiens
  • Des relations plus difficiles avec la France, l’Allemagne et les institutions européennes
  • Une éventuelle instabilité au sein de la coalition pourrait rendre encore moins probable la clarté de la collaboration politique au niveau européen.

En matière de politique étrangère, le maintien du soutien à l’Ukraine et des relations transatlantiques viennent cependant conforter les choix européens déjà à l’œuvre. Le poids réduit de la Lega devrait limiter son influence pro-russe.

Sur les autres sujets à résonance européenne, on notera le recul des priorités environnementales et donc du green deal, et une tendance forte à la déréglementation en matière numérique accompagnée d’un protectionnisme ayant pour but de favoriser les entreprises nationales face aux géants de la technologie.

Enfin, la presse italienne bruisse d’un éventuel « pacte » entre le Premier ministre sortant, Mario Draghi (qui dément), et Giorgia Meloni, qui garantirait la continuité dans la politique européenne et étrangère de l’Italie.