OPIUM WAR IN REVERSE 

Hier c’était le pétrole, aujourd’hui ce sont elles : qui tient les terres rares, domine le monde. Déterminante pour les rapports de force dans le commerce actuel mondial, les terres rares dominent l’industrie contemporaine. En effet, ces métaux relativement abondants, contrairement à leur nom, sont essentiels à la bonne fabrication des composants électroniques présents partout dans notre société, de notre téléphone à nos avions de chasse.  

 

  • Abondantes, mais difficiles à exploiter car trop éparses, la production des terres rares se concentre dans la main de peu de pays. 
  • Elle est aussi très majoritairement dominée par la Chine, avec près de 60 % de la production brute, et plus de 90 % de la production raffinée, comme l’indique Reuters. 
  • Or, comme le rappelle la théorie économique, les monopoles n’ont souvent rien de bon.  
  • Ainsi, le monde dépend de la régularité et du bon vouloir de la Chine afin d’obtenir ces si précieuses terres rares raffinées.  

 

  • En conséquence, lorsque la Chine renforce ses contrôles sur les terres rares, soumettant à autorisation l’exportation de tout produit contenant des minerais d’origine chinoise, même transformés à l’étranger, elle bouleverse les équilibres.  
  • Cette mesure stratégique, ciblant notamment l’industrie militaire, lui offre un levier d’influence majeur.  
  • En prenant ce virage, Pékin peut peser sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et accroître son pouvoir géopolitique.  
  • Sans ces terres rares, la production industrielle de pointe, et même de voitures, allemande par exemple, ralentit puis s’arrête.  

 

  • Cette analyse du chercheur Kyle Chan est édifiante : il montre ainsi que la Chine dispose d’écosystèmes industriels très imbriqués — batteries au lithium, moteurs électriques, capteurs, semi-conducteurs — qui se renforcent mutuellement.  
  • Des entreprises comme Xiaomi, BYD, DJI ou Baidu s’étendent rapidement dans des domaines adjacents : smartphones, voitures électriques, IA, robots…  
  • Ce croisement des filières crée une boucle positive d’innovation.  
  • Grâce à cette stratégie, la Chine développe des “couteaux suisses” technologiques :  
  • des groupes capables d’opérer dans plusieurs secteurs clés, renforçant sa résilience et son avance industrielle.  
  • Cela lui permet, au-delà, de renforcer sa mainmise sur les nœuds technologiques mondiaux.