Certes, les investissements de l’UE dans les énergies fossiles diminuent mais ils persistent, comme le montre le rapport de l’EEA : entre 2015 et 2025, ils ont chuté de 32 %. Pourtant, en 2025, les flux vers le charbon et le gaz repartent à la hausse, soulignant la dépendance durable de l’Europe aux infrastructures fossiles.
- Un exemple supplémentaire des contradictions énergétiques dans lesquelles l’UE se retrouve pour des raisons géopolitiques :
- récemment, la Grèce, Chypre et Israël ont relancé leur coopération énergétique stratégique, soutenue activement par les États-Unis.
- Via le format “3+1” lors d’un sommet ministériel en novembre à Athènes, les quatre pays se sont engagés à :
- renforcer la sécurité énergétique en Méditerranée orientale,
- diversifier les approvisionnements
- et réduire la dépendance vis‑à‑vis d’acteurs “malsains”.
- Ils soutiennent des projets d’interconnexion, notamment le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe,
- et évoquent la création d’un “Energy Center” méditerranéen.
- Dans ce cadre, la construction d’un gazoduc reliant Israël à l’Europe via Chypre et la Grèce, avec un rôle accru des États-Unis, revient sur la table.
- Le renforcement des corridors gaziers israélo‑chyprio‑gréco‑américains permet à l’UE de diversifier ses importations, réduisant sa dépendance aux hydrocarbures russes.
- Cela pourrait limiter l’influence stratégique de Moscou en Méditerranée orientale et met sous pression ses projets gaziers vers l’Europe.
- Comme le dit l’expert JM Jancovici à propos d’un rapport du Shift Project sur la « double contrainte carbone » : l’Europe doit décarboner non seulement pour le climat, mais aussi pour sécuriser ses approvisionnements en pétrole et gaz.
- La dépendance aux importations, en déclin futur, rend la transition énergétique essentielle pour éviter des perturbations économiques et sociales.
- Le rapport du Shift est clair : c’est la décarbonation qui fera la souveraineté de l’Europe. Pas les énergies fossiles.