Que ce soient les péripéties de Nexperia ou les conséquences imprévues de l’accord entre Trump et Xi (ES 3/11/25), l’Europe se rend compte plus que jamais que les terres rares dont elle a tant besoin, sont de plus en plus rares – comme l’analyse cette émission récente de France culture. Cette dépendance vitale pour ses technologies vertes et ses processus industriels génère des vulnérabilités économiques et stratégiques, exposant l’UE aux restrictions d’exportation ou aux tensions géopolitiques. Le manque de production locale et de chaînes de valeur alternatives accentue ces risques.
- Aussi, un an après le règlement sur les matières premières critiques (CRMA), la Commission européenne s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa quête d’autonomie stratégique.
- Prévu pour répondre à ce défi, le plan RESourceEU doit être dévoilé avant la fin de 2025.
- Son ambition est de réduire la dépendance du continent à la Chine pour l’approvisionnement en minerais essentiels à la transition énergétique et numérique.
- « Nous avons appris une leçon douloureuse avec le gaz russe. Nous ne la répéterons pas avec les matières critiques », a prévenu Ursula von der Leyen créant ainsi un parallèle clair avec le plan REPowerEU.
- La présidente de la Commission entend faire de la souveraineté minérale le prochain pilier de la sécurité économique européenne.
- La Chine contrôle aujourd’hui 70 % de l’exploitation mondiale et 90 % du raffinage des minerais dits “critiques”, indispensables aux batteries, aux éoliennes, aux ordinateurs ou encore à l’industrie de la défense.
- Le 26 octobre, la Commission a averti qu’elle envisageait d’utiliser l’Instrument anti‑coercition (« bazooka commercial ») pour riposter.
- L’UE souhaite conclure un accord avec la Chine à ce sujet mais jusqu’à présent, les négociations ne progressent pas.
- Bloomberg a récemment rapporté que des responsables de la Commission européenne ont déclaré en privé aux représentants des Etats de l’UE qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose pour amener la Chine à signer un accord à court terme.
- Même un assouplissement relativement basique des restrictions, qui permettrait à certains acheteurs d’avoir accès aux terres rares pendant une certaine période après avoir obtenu l’accord de la Chine, ne semble pas imminent.