Centrales depuis le « pivot vers l’Asie » initié par Barack Obama, les relations entre les
Etats-Unis et les pays d’Asie du Sud et de l’Est se sont fragilisées au cours des
premiers mois du second mandat de Donald Trump. La tournée de Donald Trump en
Asie du 26 au 30 octobre 2025, lors de laquelle il s’est rendu en Malaisie, au Japon et en
Corée du Sud, s’est soldée par de nombreux accords négociés , avec des avancées
notables dans les discussions avec la Chine.
- Une opération séduction pour les pays qui ont accueilli le président américain :
- Réceptions spectaculaires, cadeaux dont d’une couronne dorée symbole de l’histoire de la Corée du Sud ; soutien de la nouvelle première ministre japonaise, Sanae Takaichi, à Trump dans sa course au prix Nobel de la paix pour ne citer que ce point.
- D. Trump a pu mettre en avant son rôle de médiateur entre la Thaïlande et le Cambodge avec des avancées rapportées vers un cessez-le-feu et une désescalade régionale.
- Déplacement à Kuala Lumpur pour le sommet de l’ASEAN suivi d’accords bilatéraux signés avec le Cambodge et la Malaisie, et négociations avancées avec le Vietnam et la Thaïlande
- La pression américaine fonctionne et ces rencontres illustrent l’abandon d’une stratégie commune de l’ASEAN au profit de négociations bilatérales directes :
- Droits de douane ramenés à 19% pour la Malaisie et le Cambodge en échange d’engagements d’investissements aux États-Unis.
- A cela s’ajoute un alignement sur des mesures de sécurité nationale telles que le contrôle des exportations et des régimes de sanctions, afin de contrer l’influence chinoise.
- La tournée survient alors que les premiers mois de Trump II, marqués par la hausse brutale des droits de douane américains pour de nombreux pays de l’ASEAN, avaient fragilisé les relations entre les Etats-Unis et les pays de la région.
- Selon le think tank Lowy Institute, la dynamique latente à l’œuvre est un rapprochement des pays de l’Asie du Sud-Est avec la Chine.
- Néanmoins, ces pays cherchent avant tout à ne pas choisir entre Washington et Pékin.
- À première vue la tournée paraît féconde en accords et effets d’affichage mais sa durabilité dépendra des mises en œuvre concrètes.
- Comme un symbole, D. Trump en Corée du Sud a laissé la place à son homologue chinois, présent pour le sommet de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique).
- Lors du sommet de l’APEC à Gyeongju, Xi Jinping a mené une offensive diplomatique pour renforcer l’influence de la Chine en Asie-Pacifique, promouvant un multilatéralisme favorable et une économie ouverte.
- La visite a été marquée par des mesures de sécurité extrêmes et une forte mise en scène médiatique, alors que le sentiment antichinois reste vif en Corée du Sud, forçant Xi à éviter Séoul.
- Cette stratégie vise à contrer l’influence américaine et à présenter la Chine comme un pôle de stabilité régional, malgré la défiance populaire et les tensions commerciales persistantes avec Washington.