Les élections tchèques le confirment encore : il y a une dynamique trumpiste à l’œuvre en Europe. Entre populisme et impérialisme, l’UE et la Commission européenne se trouvent en position de difficulté face à la résurgence des discours identitaires et la dynamique électorale populiste mobilisée contre l’Etat de droit.
- En Allemagne, l’AfD multiplie les attaques contre la Cour constitutionnelle, accusée de faire obstacle à la « volonté du peuple ».
- En adoptant une posture de persécution, l’AfD se présente comme victime d’un système judiciaire complice des élites.
- Cette mise en scène politique lui permet de capitaliser sur un ressentiment croissant, y compris à l’ouest du pays.
- Elle a quasiment triplé son score lors des élections municipales dans la région de Rheinland-Nord Westphalen, le 14 septembre 2025.
- Elle confirme ainsi son enracinement territorial hors de la seule ex-Allemagne de l’Est.
- En République tchèque, la victoire d’Andrej Babiš, poursuivi pour détournement de fonds européens, s’est construite sur son discours victimaire devenu un classique populiste accusant l’UE et la justice de vouloir entraver sa volonté de réforme.
- La majorité qu’il tente de construire pourrait réussir à bloquer toute levée immunitaire parlementaire à son encontre.
- La condamnation historique d’un ex-chef d’État d’un grand pays de l’Union européenne à de la prison ferme stimule les assauts contre la justice, cible privilégiée de ces mouvements.
- Cette affaire reflète une incohérence représentative des discours trumpiens :
- une volonté de justice ferme couplée à une dénonciation d’un État de droit partisan et d’une justice partiale et corrompue.
- Les réactions illustrent cet hypocrite paradoxe où les personnalités de la droite radicale exigent de la fermeté pour les autres, tout en dénonçant une « justice à deux vitesses », « instrumentalisation », « procès politique ».
- L’inflation des discours populistes en Europe ne peut être dissociée de l’influence idéologique et technologique des États-Unis :
- Cette montée des extrêmes se corrèle avec une dépendance forte des usagers européens aux réseaux sociaux contrôlés par les Américains tels que X qui a abandonné ses anciennes méthodes de régulation depuis le rachat par Elon Musk.
- La liberté d’expression européenne devient donc dépendante de sa conception américaine avec le 1er amendement.
- Ce modèle entre en contradiction avec les garde-fous que tente d’instaurer l’Union européenne via des dispositifs comme le Digital Services Act (DSA), créant un rapport de force entre droit national et plateforme globale.
- De plus, l’assassinat de Charlie Kirk, le militant ultra conservateur et fondateur de Turning Point USA, renforce la notion de martyr pour la droite radicale qui se répercute en Europe où l’on a pu voir une tentative de minute de silence au Parlement Européen – une tentative dénoncée par l’eurodéputée Nathalie Loiseau (FR-Renew).
- Ce crime est devenu un tremplin pour antagoniser le camp adverse comme en atteste le décret de Donald Trump visant à classer les mouvements anti-fascistes comme terroristes.
- Cette idée avait notamment été reprise par Viktor Orban en Hongrie.