Faut-il restreindre les libertés, en particulier numériques, au nom de la sécurité. ? Le dilemme est ancien, récurrent, et pas toujours honnêtement posé. En France, le débat s’est récemment élargi à l’ensemble des pratiques numériques.
- Ainsi, des députés appellent à de nouvelles règles strictes concernant l’accès des enfants aux réseaux sociaux.
- Parmi les 43 recommandations de la commission d’enquête sur TikTok, adoptées le 4 septembre, figure la proposition d’inscrire dans la loi une interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.
- De préférence au niveau de l’Union européenne, ou à défaut, dans la législation nationale.
- Les députés suggèrent également une révision en 2028 afin d’évaluer s’il faut porter la limite d’âge à 18 ans, en fonction du respect par les plateformes de leurs obligations au titre du Digital Services Act (DSA).
- Le rapport recommande en outre un « couvre-feu numérique » de 22 heures à 8 heures sur les réseaux sociaux dotés de systèmes de recommandation de contenus ou d’autres dispositifs visant à capter l’attention, ainsi qu’un renforcement des moyens de contrôle des régulateurs.
- Le calendrier politique reste cependant incertain : la chute du gouvernement Bayrou et l’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon pourraient retarder, voire bloquer, ce projet, qui pourrait alors être repris par le Parlement.
- Ce débat sur la protection des jeunes en ligne intervient alors que l’UE est aux prises avec un autre dossier controversé : le « Chat Control », le projet de la Commission visant à imposer le scan côté client des messages privés afin de détecter les contenus pédopornographiques.
- Ses partisans le jugent indispensable pour protéger les enfants, tandis que ses détracteurs avertissent qu’il risquerait de porter un coup fatal au chiffrement de bout en bout et à la vie privée numérique en Europe.
- Dans son discours annuel sur l’état de l’Union, Ursula von der Leyen a promis la création d’un groupe d’experts chargé de lui proposer « la meilleure approche à suivre pour l’Europe » afin de restreindre l’accès des mineurs aux réseaux sociaux d’ici à la fin de l’année.
- L’objectif déclaré est de bâtir « une Europe plus sûre pour nos enfants », en associant les parents et les professionnels du numérique à la réflexion sur les modalités concrètes de cette régulation.