CFP  PLUF 

Malgré l’été qui s’avançait, la proposition de budget de l’UE par la Commission a immédiatement fait réagir. Le Monde fait le tour des contestations : plusieurs États, dont l’Allemagne ou les Pays-Bas, jugent le budget trop élevé, tandis que d’autres le trouvent insuffisant, dénonçant un « statu quo » qui gèle les investissements réels.  Mais les réactions les plus virulentes viennent du Parlement européen. Les députés critiquent un manque d’ambition et surtout la tendance à « nationaliser » le budget via des plans négociés État par État. Les agriculteurs redoutent des coupes importantes (PAC réduite, aides conditionnées), et les régions s’inquiètent des baisses dans la politique de cohésion. 

  • Il ressort clairement que les gagnants sont les industries de défense et spatiale (+131 Mds €), et les transitions verte et numérique. 
  • Ceci au détriment des agriculteurs, des régions les moins favorisées et des fonds sociaux incertains. 
  • la fin des fonds NextGenerationEU, le remboursement d’environ 25 milliards € annuels de dette pandémique, et une montée des besoins en compétitivité, résilience, défense, décarbonation et numérisation.  
  • C’est donc une proposition jugée audacieuse : légère augmentation de fonds, simplification radicale des structures budgétaires, réduction des enveloppes programmées à l’avance, et flexibilité accrue.  
  • Cohésion et agriculture sont en baisse (-15 % et -10 %), tandis que les investissements dans l’énergie, l’industrie, la défense sont fortement renforcés via des « plans nationaux et régionaux » (NRPP), soumis à des engagements de réforme pour débloquer les fonds.  
  • Les mécanismes de flexibilité incluent un quart des enveloppes non assignées à l’avance, un volet “Catalyst Europe” (€150 milliards de prêts bon marché) et une « EU Facility » (€66 milliards pour crises rapides).  
  • Dans cette perspective, quatre priorités se dessinent pour les négociations :  
  • préserver l’orientation vers les investissements communs, ancrer la flexibilité, réformer la PAC et la politique de cohésion via les NRPP, et accepter que de véritables réformes requièrent des moyens financiers robustes.  
  • La réforme de la PAC fera d’ailleurs suite à la négociation du budget. 

 

  • De la PAC aux politiques de cohésion, les Etats membres seront mobilisés pour défendre leurs enveloppes européennes.  
  • Les négociations s’annoncent difficiles, sur fond de tensions géopolitiques, crise climatique et pressions pour renforcer défense et compétitivité.  
  • Sans oublier les agendas nationaux des Etats membres :  
  • ainsi Viktor Orban conditionne son approbation du nouveau budget à la libération des fonds européens gelés — notamment des milliards d’euros suspendus pour des raisons liées au recul démocratique et à l’Etat de droit en Hongrie.  
  • Et bien entendu, il dénonce un budget “de guerre” dont une part disproportionnée des ressources est détournée vers l’extérieur, aux détriments des citoyens et des agriculteurs européens. 

C’est pourtant une proposition de budget taillée pour les Etats membres, qui marque de façon très nette un recul des politiques communautaires et pourraient marquer une renationalisation et un désengagement de l’UE.