Le Premier ministre hongrois et le Président de la République de Serbie n’ont jamais caché leur amitié et se montrent comme liés par leur destin de défenseurs de grandes nations accablées de toutes parts. Le premier soutient la candidature du second à l’Union européenne. Leurs prises de positions – à l’égard de l’UE, de la Russie ou de l’Ukraine – sont similaires et appuient encore cette idée de lien fraternel. Cette amitié inspire R. Fico – qu’on peut désigner comme celui qui tient la chandelle – le premier ministre Slovaque, qui s’il ne peut pas se vanter d’une grandeur nationale aussi marquante, n’hésite plus les déclarations choquantes pour se faire remarquer. Les points communs entre V. Orban et A. Vucic semblent donner envie à certains en mal de visibilité mais, depuis cet été, ils sont surtout mis en exergue malgré eux.
- Les deux voisins voient un durcissement et une récurrence inquiétante des manifestations d’opposition.
- Les participants hongrois accusent le pouvoir de transformer la Hongrie en vassal de Moscou et d’endetter le pays.
- Le mouvement anticorruption serbe, parti des universités en novembre 2024, (V. EIH) s’étend.
- Outre les interventions des forces de l’ordre, régulièrement, des hommes masqués agressent et saccagent des commerces.
- Comme par hasard, ces manifestants et commerçants sont connus comme étant des opposants au président Aleksandar Vucic.
- Certains auraient reconnu parmi ces fauteurs de troubles des agresseurs du malheureux Brice Taton, supporter de football victime de la violence hooligan.
- Dans ce documentaire d’Arte, on découvre comment les étudiants manifestants ne rentrent plus chez eux et campent ensemble, avec des rondes de nuit pour décourager les “agresseurs mystère”.
- Si nos deux amis voient en Bruxelles l’instigatrice de troubles à la stabilité de leur régime, force est de constater que les reproches, sur les deux rives du Danube, sont similaires.
- Ces deux têtes de l’exécutif symbolisent la corruption qui plombe les deux pays marqués essentiellement par la fuite des cerveaux et le vieillissement de la population.
- Depuis le retour au pouvoir de V. Orban en 2010, la Hongrie est passée de la 50e à la 82e place dans le classement de l’ONG Transparency International sur la corruption, arrivant dernière parmi les membres de l’UE en 2024.
- En Serbie, si l’ONG relève des améliorations législatives, le drame de la gare de Novi Sad témoigne d’un mal pernicieux.
- Les liens avec les mafias et autres trafiquants n’ont pas fini de favoriser les uns au détriment des autres.
- Cet été, des révélations quant à leurs proches ont attiré l’attention.
- Gyozo Orban, père de Viktor 84 ans, est propriétaire du domaine d’Hatvanpuszta depuis 2011 pour en faire une ferme modèle. La vidéo virale expose un véritable palais.
- Elles viennent conforter le double jeu du représentant populiste se disant proche du peuple.
- Le maire de Belgrade, présenté comme le poulain d’A. Vucic, fait des affaires avec le gendre Trump et mise tout sur l’Expo2027 un projet d’importance nationale justifiant de ne pas être soumis à la législation en vigueur.
Malgré des attitudes plus que discutables la Serbie reste une candidate à l’Union soutenue. Nous continuons donc à nous demander quel objectif poursuit cette candidature (V. Étude EIH pour le Parlement européen).