MA BAKER 

Les 24 et 25 juin 2025, les membres de l’OTAN et d’autres Etats partenaires (dont l’Ukraine) se sont réunis à La Haye pour s’accorder –ou non– sur le nouvel objectif de défense souhaité par Donald Trump, 5% du PIB consacré à la défense. Dans ce nouvel arrangement, 3,5% doivent être consacrés à la défense (processus d’acquisitions d’équipements et de systèmes, notamment) et 1,5% à la sécurité (pour lesquels comptent les infrastructures). 

 

  • Depuis son arrivée au poste, M. Rutte insiste sur la nécessité de dépenser plus pour la défense européenne, sans se préoccuper de dépenser mieux, qu’il laisse à la charge des membres de l’UE. 

 

  

  • L’objectif de débourser 5% du PIB européen dans un budget de défense et sécurité paraît ainsi irréalisable, au vu des taux d’impositions déjà trop élevés dans la plupart des pays européens pour les augmenter et financer ces nouvelles dépenses.  
  • Des coupes budgétaires sont envisagées pour certains pays en guise de solution. 
  • Cependant, les périodes d’austérité suivant la crise économique de 2008 ont montré qu’au-delà de la catastrophe électorale que cela représente, les effets pour la productivité et la croissance étaient également négatifs.  
  • Reste l’optimisme macroéconomique : en investissant massivement dans l’industrie de la défense, la recherche et le développement, le secteur de la défense connaîtra un boom de productivité qui générera les revenus pour auto-financer son expansion.  
  • La Suède compte certainement parmi ces pays optimistes, après un virage de sa position frugale habituelle, puisque c’est l’un des exportateurs européens majeurs d’équipements militaires. 
  • Les emprunts conjoints par l’UE pour financer ces nouvelles dépenses sont sans doute la seule solution viable, puisque la marge de manœuvre fiscale des Etats-membres est trop limitée pour emprunter nationalement.  
  • Un pas de géant vers la désaméricanisation de l’OTAN, dans la mesure où les acquisitions européennes seraient détachées de l’allié américain. 
  • fortiori si les objectifs de la Commission d’acheter en priorité des équipements et systèmes européens sont respectés. 

  

  • Les chefs d’Etat et de gouvernement ayant accepté ce nouvel objectif sont bien conscients de son infaisabilité : la date butoir pour de telles dépenses est 2035. 
  • C’est donc un problème pour plus tard, pour leurs successeurs politiques qui devront faire face dans cinq ou dix au mécontentement de leurs électeurs, ou revenir sur leur engagement.  
  • Cette dernière option est plus envisageable que de consacrer 5% du PIB à la défense et la sécurité, dans la mesure où Donald Trump ne devrait plus être au pouvoir d’ici-là. 
  • D’autant plus que la rapidité avec laquelle la résolution a été adoptée démontre plus une velléité européenne d’apaiser les caprices américains qu’un nouvel objectif de dépense militaire et sécuritaire.