Par ailleurs, l’UE craint que toute pression exercée n’alimente le discours israélien de l’isolement, renforçant les factions extrémistes au pouvoir. Le gouvernement Netanyahu pourrait interpréter un durcissement européen comme une preuve que seul Israël peut se protéger, poussant encore plus loin ses offensives. Des menaces ont déjà été proférées : Israël envisage de saisir des portions de la Cisjordanie si la France ou le Royaume-Uni reconnaissent un État palestinien.
- Les frappes sur l’Iran ont d’ores et déjà fait reculer la perspective de cette reconnaissance, puisque la conférence de l’ONU sur le sujet a été ajournée par la France.
- Mais le danger est imminent. Pendant que l’UE tâtonne, les regards restent tournés vers les États-Unis.
- Donald Trump, bien qu’ambigu, ce que soulignent certains observateurs, conserve l’initiative diplomatique.
- Il cherche à combiner pressions militaires et offre de négociation avec l’Iran, dans une stratégie de pression.
- L’Union européenne n’est, pour l’heure, pas un acteur de premier plan dans cette négociation nucléaire, malgré ses capacités diplomatiques et économiques.
- Dans une analyse stratégique, le think tank ECFR alerte que les frappes israéliennes du 13 juin sur plus de 100 sites nucléaires et militaires iraniens (« Operation Rising Lion ») ont brisé la diplomatie nucléaire et poussent la région vers une guerre majeure.
- L’Europe doit agir rapidement : soutenir l’AIEA pour protéger ses inspecteurs, coordonner avec les États-Unis et les pays du Golfe pour freiner l’escalade, engager l’Iran diplomatiquement, et préserver la viabilité d’un futur accord nucléaire.
- Agir maintenant est vital pour éviter un conflit régional qui menacerait directement les intérêts européens.
- Pourtant, dans le cadre d’une désescalade régionale, l’UE pourrait jouer un rôle clé, à condition de parler d’une seule voix.
- Sa capacité à conditionner la coopération scientifique et commerciale, à mobiliser sa société civile et à peser dans les forums multilatéraux, peut faire d’elle un contre-pouvoir utile face à l’impunité croissante d’Israël.
Mais pour que l’Europe soit entendue, elle devra dépasser l’indignation fragmentée et oser poser des lignes rouges concrètes. Faute de quoi, son message pacifiste et humanitaire de réconciliation risque de rester lettre morte.