Avec l’accord entre Washington, l’aide militaire des Américains à l’Ukraine a repris. Cependant, le front porte des séquelles graves de l’arrêt temporaire du soutien de l’administration Trump.
- En réponse à cette incertitude, les Européens se sont présentés unis.
- Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk se sont rendus ensemble à Kiev le 9 mai pour un sommet de la « coalition des volontaires ».
- Il s’agissait d’un rassemblement des principaux pays engagés militairement et diplomatiquement aux côtés de l’Ukraine.
- L’objectif était de proposer à Moscou un cessez-le-feu de trente jours, assorti de menaces de sanctions renforcées en cas de refus.
- Cette démarche européenne, appuyée par la rupture de position du Vatican expliquée par l’élection du nouveau pape Léon XIV, se veut à la fois morale et stratégique.
- La France et le Royaume-Uni sont prêts à envoyer des troupes pour garantir la sécurité du territoire ukrainien en cas de cessez-le-feu.
- Cette initiative ne se ferait qu’à la condition d’un « filet de sécurité » américain que Washington n’a pas encore confirmé.
- La tentative de négociations à Istanbul, le 15 et 16 mai, a illustré l’impasse diplomatique actuelle.
- Malgré les efforts de médiation de la Turquie et des États-Unis, aucune rencontre directe entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky n’a eu lieu.
- Le président russe a décliné l’invitation, laissant à un diplomate de second rang le soin de représenter Moscou.
- Le climat fut marqué par des invectives et une rhétorique guerrière assumée à Moscou.
- Alors que Zelensky insistait sur l’urgence d’un cessez-le-feu de 30 jours pour amorcer des discussions de fond,
- les diplomates du Kremlin ont refusé toute avancée sans retrait préalable de l’Ukraine des territoires occupés, ce qui constitue une exigence inacceptable pour Kiev.
- L’épisode diplomatique en Turquie rend la stratégie du Kremlin très lisible.
- Elle consiste en maintenir la pression militaire tout en jouant la carte diplomatique et ce, pour gagner du temps.
- L’annonce d’un simple échange de prisonniers n’a en rien masqué l’échec de cette rencontre.
- Pour tirer la Maison Blanche et l’Union Européenne de l’embarras, et mener Poutine à la table des négociations, certains défendent l’idée de nouvelles sanctions.
- Un tel revirement reste, toutefois, assez improbable car il obligerait Donald Trump à admettre implicitement que sa vision accusant l’Ukraine et l’UE, plutôt que la Russie, est erronée.
Le grand “bluff” des offres de paix dont parlait Pierre Haski dans son éditorial du 12 mai n’a pas fini de dérouler son jeu…