L’Etat de droit implique que la justice s’applique à tous, y compris aux décideurs politiques même s’ils sont populaires. Leur riposte consiste en une inversion accusatoire (V. EIH 7.4.2025), ce qui crée un découragement généralisé. Ainsi, à moins d’un des élections législatives en Hongrie de 2026, le parti eurosceptique au pouvoir – Fidesz – serait encore victime d’un complot pour lui nuire.
- Le gel des subventions européennes pour non conformité aux exigences de l’Etat de droit serait à l’origine des difficultés économiques de la Hongrie, et causerait du tort à l’image de son Premier ministre Viktor Orban.
- C’est un discours qui a pris de l’ampleur ces derniers jours.
- L’objectif de cette mise en difficulté, et donc l’objectif de ces sanctions, serait de favoriser son opposant Péter Magyar.
- Le coup d’envoi est marqué par une audition au Parlement européen de l’eurodéputée Kinga Kollar, du parti Tisza de Péter Magyar (PPE-HU).
- Elle explique que le gel des fonds européens pour violations de l’État de droit a été très efficace et que la détérioration du niveau de vie des Hongrois a renforcé l’opposition.
- Elle se dit même très optimiste pour les élections de 2026.
- Cette maladresse est donc comprise comme suit : le parti Tisza se réjouit de la détérioration du niveau de vie des Hongrois car elle promet de bons résultats électoraux.
- Le Fidesz dénonce donc une conspiration entre Bruxelles et le parti Tisza contre les Hongrois.
- Pire encore, le mécanisme de conditionnalité d’avril 2022 aurait pour objectif de servir les ambitions bellicistes de Bruxelles.
- Actuellement, 20 milliards d’euros sont gelés dont 1 milliard définitivement perdu fin 2024.
- Le parti au pouvoir en Hongrie dénonce une vengeance, une coercition politique pour avoir dévié du dogme libéral wokiste.
- C‘est ainsi que les manifestations contre l’interdiction de la gay pride à Budapest sont considérées comme des tentatives de déstabiliser le pouvoir poussées par Bruxelles.
- Tout comme à Belgrade (V. EIH 24.3.25).
La question qui se pose est donc de savoir si l’Union est un “simple” mécanisme de redistribution des cotisations en subventions ou si elle poursuit une vision particulièrement exigeante de l’Etat de droit.