Les équilibres internes à l’UE sont aussi affectés par le conflit de haute intensité qui sévit en Ukraine. En s’apprêtant à empêcher la Hongrie d’exercer la présidence du Conseil de l’Union européenne, en raison de son mépris avéré pour les valeurs fondamentales de l’UE et les « règles du jeu », le Parlement européen isole un peu plus le gouvernement rebelle d’Europe centrale.
- Lors d’une réunion des ministres européens de la défense le 23 mai, la Hongrie a bloqué un accord sur la fourniture d’une aide militaire à l’Ukraine.
- Budapest a exigé le retrait d’une banque hongroise, OTP, de la liste ukrainienne des « parrains internationaux de la guerre ».
- Cette liste comprend aussi plusieurs sociétés françaises.
- Le blocus hongrois n’affecte que le remboursement des livraisons d’armes « dans plusieurs années ».
- Il n’a donc pas d’incidence sur les livraisons actuelles d’équipements par les États
- Les discussions sur le onzième train de sanctions à l’encontre de la Russie, auquel la Hongrie est également opposée, sont en cours et n’ont pas encore abouti à un accord.
- Ces questions seront à nouveau discutées par les représentants des États membres de l’UE le 24
- Budapest a exigé le retrait d’une banque hongroise, OTP, de la liste ukrainienne des « parrains internationaux de la guerre ».
- Cette mise au ban de la Hongrie n’est devenue possible que parce que le gouvernement Fidesz se retrouve isolé.
- Les relations entre la Hongrie et la Pologne, son principal allié au Conseil, se sont considérablement détériorées depuis l’invasion russe de février 2022.
- Des tensions sont apparues et leur lien autrefois étroit s’est transformé en inimitié.
- Depuis près d’une décennie, les deux exécutifs de ces Etats membres étaient considérés comme des partenaires « illibéraux ».
- Les débuts de l’invasion russe ont mis en lumière des désaccords sur des questions fondamentales et sur la culture stratégique.
- Des incidents récents, tels que des coupures d’électricité lors d’un festival du film polonais à Budapest et des remarques controversées de la part de responsables hongrois, ont encore tendu les relations.
- Le dirigeant hongrois, Viktor Orbán, a récemment comparé les projets d’unité européenne d’Adolf Hitler au concept d’ « union sans cesse plus étroite » de l’UE.
- La Pologne, quant à elle, soutient pleinement l’Ukraine et coopère avec l’Allemagne.
La Hongrie ne prête qu’un intérêt de pure forme aux adversaires de l’OTAN et construit des usines allemandes de chars et de munitions.
- L’alignement idéologique entre la Hongrie et la Pologne n’en fait plus des partenaires stratégiques, car la Hongrie poursuit son propre agenda et la Pologne se sent dépassée par Budapest.
- La Tchéquie a exprimé sa colère et son désaccord après le parallèle douteux avec le Reich
- Le ministre tchèque des affaires étrangères, Jan Lipavský, a déclaré que la Hongrie n’était pas obligée de faire partie de la communauté européenne si elle n’était pas à l’aise avec elle.
- La commissaire européenne tchèque, Věra Jourová, a révélé que les Hongrois en visite à Bruxelles évitaient de prendre des photos avec elle à Bruxelles par crainte d’être persécutés dans leur pays d’origine.
- Elle exprime des doutes quant à la démocratie hongroise, mais reconnaît que certains diplomates hongrois sont encore ouverts à des compromis sur les questions européennes.
- Elle mentionne que les fonctionnaires hongrois qui s’engagent dans des négociations démontrent que le pays a besoin d’une aide financière.
- De toute évidence, le « groupe de Visegrad » n’est plus une force homogène dans l’UE.
- A voir si les élections de l’automne en Slovaquie, où le retour de Robert Fico n’est plus à exclure, pourraient changer la donne et redonner un allié à V. Orban.