FROZEN II

Les débats sur les valeurs en temps de guerre affectent aussi les équilibres continentaux. Et sa toute première illustration est l’exercice militaire « Immediate Response 23 » de l’OTAN qui se déroule dans plusieurs pays des Balkans et ex- yougoslaves, dont l’Albanie, la Bulgarie, la Croatie, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Slovénie.

  • Cet exercice implique environ 9 800 soldats, dont 7 000 des pays cités ainsi que 2 800 des États-
    • En fin de compte, l’objectif de cet exercice est de démontrer la capacité de l’OTAN à résister à une agression russe.
      • La guerre en Ukraine a renforcé l’importance de l’adhésion à l’OTAN pour les Balkans – sauf la
    • Cet exercice semble dirigé contre toute tentative de rétablissement de la sphère d’influence impérialiste
      • L’ambassadeur américain au Kosovo a d’ailleurs souligné l’importance de l’exercice pour rassurer les alliés et partenaires de l’OTAN face à l’agression russe.

  • Deuxièmement, l’OTAN mise à part, on retrouve une dynamique similaire de tentatives de dissuasion d’invasion dans les demandes d’adhésion à l’Union européenne.
    • C’est tout particulièrement le cas de l’Ukraine mais aussi en ce qui concerne la Moldavie.
      • En effet, la présidente moldave, Maia Sandu, a déclaré plusieurs fois être inquiétée de la proximité du pays avec la Russie, à la suite de l’invasion de l’Ukraine voisine en février 2022.
      • Elle rappelle ses craintes depuis février 2023 que des agents d’influence russes cherchent à déstabiliser le pays, renverser le gouvernement actuel et, par conséquent, aboutir à sa réintégration dans la sphère d’influence de la Russie.
      • Son adhésion à l’UE est une question existentielle, insiste-t-
    • La présidente espère qu’une décision sur l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE sera prise dans les prochains mois.
      • Bien que le statut de candidat ait été accordé à la Moldavie le 23 juin 2022, la fragilité économique, les problèmes de corruption et la région sécessionniste de Transnistrie, qui est pro- russe, posent des défis à l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne.

  • En attendant, la Moldavie considère sa participation à la « Communauté politique européenne » comme une garantie de sécurité.
    • La Communauté politique européenne, créée il y a un peu moins d’un an, cherche à agir comme un forum parallèle à l’UE et au Conseil de l’Europe rassemblant les dirigeants des pays européens pour affirmer leur unité face à l’agression russe.
      • Elle tiendra notamment son prochain sommet en Moldavie le 1er juin
    • Dans une longue publication, le nouveau Brussels Institute for Geopolitics analyse les différents aspects de cette nouvelle Communauté Politique.

  • En ce qui concerne l’OTAN, la question est plus complexe car l’article 11 de la constitution Moldave exige que la nation maintienne sa neutralité géopolitique – ce qui irait à l’encontre de son adhésion à l’alliance militaire.
    • Toutefois, cette même constitution offre la possibilité à la Moldavie, si le peuple le demande, de former un État commun avec son État sœur, la Roumanie, un pays avec lequel elle partage des racines historiques et linguistiques bien ancrées.

Pour la Géorgie, qui rêve aussi d’Europe, les choses restent plus ambiguës. Si le gouvernement pro-Russe a reculé sur la loi de financement des organisations de la société civile, d’autres décisions inquiètent quant aux orientations choisies.

  • Ainsi, la Commission européenne est préoccupée par la reprise du trafic aérien entre la Russie et la Géorgie, qui a repris le 19 mai.
    • La décision des autorités géorgiennes de reprendre les vols est considérée comme « regrettable » et suscite des inquiétudes de la part de la Commission européenne.
    • L’UE a imposé des sanctions interdisant les vols à destination, en provenance et au-dessus de la
      • La Commission rappelle à la Géorgie que son accord d’association avec l’UE l’oblige à respecter les décisions de politique étrangère de l’UE.
    • Le porte-parole souligne que le respect par la Géorgie des décisions de l’UE en matière de politique étrangère et de sécurité a considérablement diminué.
      • Passant de 44 % de taux de respect décision l’année dernière à 31 % depuis le début