Avant que les délires Musko-Trumpistes n’accaparent toute l’attention de la sphère médiatique, ainsi que le danger galopant des frappes russes aux frontières extérieures de la Hongrie et de la Pologne, les deux derniers candidats à l’Union européenne issus de l’ex-URSS semblent disposer d’encore quelques égards.
- En Géorgie, au lendemain des élections législatives du 26 octobre, l’analyse des résultats et les différentes présences internationales suggéraient des fraudes généralisées, des enquêtes ont donc été réclamées.
- L’UE et les Etats-Unis dénoncent de plus le rôle du Kremlin dans ce résultat. Ce dernier dément.
- La Commission électorale géorgienne, le16 novembre, confirme les résultats finaux : Rêve géorgien récolte 53,9 % des voix.
- Evidemment, cette conclusion ne prend pas du tout en compte que la législation a été révisée ces derniers mois pour garantir cette victoire.
- Plus déroutant encore, la Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé, se fécilite de cette juste victoire, avant de promettre que l’intégration européenne reste la principale priorité de Tbilissi.
- En Abkhazie, région séparatiste prorusse de la Géorgie, de violentes manifestations disent avoir pour objet d’empêcher la ratification d’un accord permettant aux entreprises russes d’investir sur ce territoire.
- En Moldavie la situation peut sembler un peu plus simple mais les résultats des derniers scrutins laissent songeur.
- Maia Sandu, élue en 2020, sur sa promesse de modification constitutionnelle, se trouve confrontée à une campagne anti UE et pro-Kremlin menée par Ilan Shor.
- L’homme du Kremlin dans l’ancienne république soviétique aurait orchestré un système d’achat de votes.
- Il aurait réussi à corrompre 300 000 électeurs moldaves, soit 12 % des suffrages exprimés.
- Un chatbot Telegram “STOP EU” proposait aux électeurs de verser entre 50 et 100 euros pour un « non » au référendum relatif à l’adhésion à l’UE.
- Résultat, seuls 49% des électeurs se sont rendus aux urnes pour participer au référendum et 50,4% d’entre eux ont voté en faveur de l’intégration européenne en tant qu’objectif dans la constitution (V. EIH, 28.10.2024).
- M. Sandu, candidate pro-UE dans la course à la présidentielle se trouvait face à Alexandre Stoianoglo, le dimanche 3 novembre 2024.
- Elle a remporté le scrutin avec 55,3 % des voix, une victoire que l’on peut qualifier de confortable, assortie d’un taux de participation plus élevé qu’au 1e tour.
- Nous pouvons en déduire que la campagne anti-UE concernait essentiellement le référendum et non pas sa tête d’affiche.
- La future commissaire à l’élargissement Marta Kos se trouve dans une situation inédite.
- Lors de son audition au Parlement européen du 7 novembre, elle a exposé clairement qu’au regard des précédents géorgien et moldave, le Kremlin apparaît déterminé à nuire à l’Union.
- Après plus d’une décennie à dénigrer la construction européenne, ou au mieux à l’ignorer, on se demande pourquoi le pouvoir russe utilise autant de moyens pour ralentir la candidature géorgienne et la modification constitutionnelle moldave.
- Depuis plus d’une décennie aussi, l’élargissement constitue le “parent pauvre” de la construction, ce qui explique un certain désintérêt.
- L’élargissement est encore très largement – par principe – critiqué.
- La candidature de l’Ukraine ne semble encore vue par beaucoup que comme un des moyens de pression géopolitique.
- Les commissaires précédents ne donnaient l’impression de ne voir dans l’élargissement que l’opportunité de développer les affaires de leur Etat d’origine avec les voisins candidats.