En Bulgarie, ce ne sera finalement que la 7e élection en trois ans. La situation est particulièrement préoccupante. Cette instabilité chronique rend le paysage politique extrêmement fragmenté. Et chaque élection se caractérise par une faible participation, signe désintérêt du public et de la faiblesse de l’offre politique. Dans cette “élection permanente”, deux divisions majeures déchirent le pays : d’une part, le clivage entre pro-Russes et anti-Russes, et d’autre part, la montée d’un populisme d’extrême-droite.
- Cette crise politique, inédite depuis 1989, a permis aux nationalistes prorusses de Vazrajdane (Renaissance) de s’implanter durablement dans le paysage politique.
- Maria Simeonova, dans une analyse pour l’ECFR, explique que bien que la Bulgarie ne soit pas un fauteur de troubles comme la Hongrie de V. Orban ou la Slovaquie de R. Fico, elle souffre d’un affaiblissement institutionnel lié à un manque de vision politique claire dans un contexte de crises multiples.
- Lors des législatives du 27 octobre, le parti conservateur GERB s’est de nouveau placé en tête avec 25 % des voix.
- Cependant, comme en juin, il pourrait avoir du mal à trouver des alliés pour former une majorité.
- « L’influence de Vazrajdane grandit au point de faire de ce parti un partenaire potentiel pour GERB », a indiqué Dobromir Jivkov, directeur de l’institut Market Links, à l’AFP.
- Par ailleurs, une éventuelle victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, avec son « indulgence envers les fautes de corruption », pourrait également favoriser une coalition entre GERB et l’ancien magnat Delyan Peevski, ciblé par des sanctions américaines et britanniques.
- Ainsi rien n’est encore gagné.
- Le marasme politique, qui inquiète les investisseurs étrangers, a suspendu les réformes essentielles en matière de lutte contre la corruption et de transition énergétique, compromettant l’accès à des milliards d’euros de fonds européens.
- Cette instabilité a également entraîné le report de l’adhésion à la zone euro et de l’intégration complète à l’espace Schengen.
- Par ailleurs, les sept élections organisées en moins de quatre ans ont coûté plus de 300 millions d’euros.