PETIA I VOLK 

La 16ème COP sur la biodiversité tenue à Cali en Colombie, s’est achevée samedi sur un constat d’échec. Et sur une réputation européenne abîmée par les reculs des dernières années,  sur fond de crise agricole.  

  • La COP15 de 2022 à Montréal avait permis d’adopter un nouveau cadre mondial visant à enrayer le déclin de la biodiversité d’ici à 2030. 
  • Intitulé accord de Kumming-Montréal, il fixe des objectifs ambitieux de protection de la biodiversité (cf. EIH 27/10/22). 
  • Parmi eux, veiller à ce que d’ici 2030, au moins 30 % des zones dégradées fassent l’objet d’une restauration efficace. 
  • Ou encore, protéger au moins 30 % des terres et des mers.  
  • L’enjeu cette année à Cali était de mobiliser les ressources, notamment financières et techniques, pour assurer l’atteinte des objectifs fixés.  
  • Les crédits biodiversité ont également cristallisé les discussions à Cali. 
  • Il a été porté par la France et le Royaume Uni qui ont uni leurs forces dans un groupe de travail qui a présenté une feuille de route précisant la définition de crédit biodiversité et les modalités de mise en œuvre. 
  • Pour éviter les écueils des crédits-carbone, le rapport invite à créer non pas des marchés mondiaux mais des marchés locaux, et à avoir une approche par projet 
  • Ce sujet a été en particulier poussé par Ursula von der Leyen, avec l’idée de récompenser les agriculteurs qui préservent la nature. 
  • Cependant, plusieurs experts et associations de conservation de la nature s’opposent aux crédits biodiversité et soutiennent d’autres alternatives : 
  • Carbone4 propose par exemple de mettre en place non pas des “crédits” biodiversité, qui sous-entendent une notion de “débit” et donc de compensation, mais plutôt des “certificats” biodiversité. 
  • Ceux-ci se baseraient sur des contributions volontaires sans risque de greenwashing. 
  • Ces discussions à Cali se sont tenues alors certains accusent l’UE de reculer sur la biodiversité sur fond de crise agricole et de recul des forces écologistes aux dernières élections européennes (cf. EIH 5/5/24, et EIH 23/6/24).  
  • Le loup passerait d’espèce strictement protégée à espèce protégée. 
  • Cela induit un assouplissement des conditions de tir mortel. 
  • Le WWF soutient que cette prise de position, non motivée scientifiquement, constitue une perte de crédibilité de l’Europe dans les négociations avec les pays du Sud dans le cadre des COP.