A TEAM 

Annoncée la semaine dernière, la mise en place de la Commission européenne est pour le moment suspendue au succès des Commissaires-désignés lors de leurs auditions par les Commissions compétentes du Parlement européen. 

  • Parmi les grandes nouveautés : un Commissaire à la Défense, le Lituanien Andrius Kubilius – qui devra lui aussi convaincre le Parlement européen.  
  • La création de cette commission symbolise le basculement politique au sein des Etats membres de l’UE, suite à l’agression russe sur l’Ukraine.  
  • Réalisant que l’UE n’était plus adaptée aux transformations d’un monde de plus en plus belliqueux, l’idée d’une commission Défense spécifique a été largement partagée, que ce soient par les décideurs politiques ou par le monde académique et les experts. 
  • Néanmoins, demeurent le sujet de son portefeuille et de l’orientation de cette commission. Carnegie se demande par exemple si cela suffira à résoudre la fragmentation de l’industrie européenne de défense.  
  • Un problème structurel déjà souligné par le rapport Draghi (cf. EIH 16/9/24). 
  • Comme une introduction à un futur “livre blanc européen sur la défense de l’UE”, les quelques pages relatives à ce sujet mettaient en avant les principales priorités de la défense européenne : soutien à l’Ukraine, renforcement de la coopération UE-OTAN, investissements massifs dans l’industrie de défense, meilleure intégration des programmes industriels de défense.  
  • Côté Parlement européen, la promotion de l’ancienne sous-comission Sécurité et Défense (SEDE), présidée par Marie-Agnes Strack-Zimmerman (DE-Ren) en Commission Défense à part entière (donc dotée de compétences législatives) devrait avoir lieu cet automne 
  • L’un des principaux sujets est le partage des compétences avec la commission Industrie, Recherche et Energie (ITRE). Qui doit mettre en œuvre la politique industrielle de la défense ? Ancienne présidente de SEDE (2019-2024), Nathalie Loiseau (FR-Ren) considère que l’industrie de défense avait besoin d’une approche spécifique, à rebours de Christian Ehler (DE-PPE) qui craint que l’expertise des membres de l’ITRE soit exclue de la politique industrielle de défense. 
  • Une fois son portefeuille défini, l’une des principales missions de la nouvelle commission sera de promouvoir EDIP, le programme visant à stimuler la modernisation et l’extension de l’industrie de défense européenne. 
  • La tâche d’Andrius Kubilius s’annonce donc cruciale et immense, la défense étant l’un des domaines sur lequel les Etats membres répugnent à perdre une partie de leur souveraineté.