La présidence hongroise du Conseil est trumpienne au-delà encore de son slogan, qui ressemble à un trolling malicieux. Les priorités abandonnent clairement l’État de droit et la transition écologique, qui étaient les priorités 1 et 3 de la précédente présidence belge.
- L’environnement est clairement moins une priorité du programme de la présidence hongroise dont le Premier ministre a supprimé le ministère depuis son arrivée au pouvoir.
- L’action de la présidence se bornera à revoir certains objectifs pour en réduire l’ambition, comme sur les microplastiques ou sur la surveillance des sols, par exemple, autant de législations déjà dans les tuyaux.
- Malgré les soupçons, le gouvernement national-conservateur prétend conduire un semestre « normal », même si le contexte ne lui est pas favorable.
- En interne d’abord, avec la percée du nouvel opposant Péter Magyar, qui brigue plusieurs postes clés au sein du PPE et pourrait tenter d’offrir une alternative de centre-droit face au Fidesz.
- Ensuite, avec une Commission en fin de mandat et des Etats membres occupés à bien placer leur futur commissaire et un Parlement plus occupé à valider ou contrer certaines nominations, difficile d’imaginer une présidence hongroise très productive.
- La prochaine Commission européenne ne devrait pas être formée avant novembre-décembre 2024.
- Enfin, vis-à-vis du respect de l’Etat de droit et des valeurs européennes.
- La CJUE vient d’ailleurs de condamner la Hongrie à une amende de 200 millions d’euros pour non-respect du droit d’asile.
- Cette amende intervient alors que la Hongrie est déjà dans le radar du Parlement depuis plusieurs années sur la question des droits fondamentaux.
- En avril dernier, le Parlement avait condamné l’adoption de la loi sur la protection de la souveraineté nationale… et avait émis des doutes sur la capacité du pays à assurer la présidence de manière crédible.