Alors que la pression russe sur les troupes ukrainiennes va en s’intensifiant, l’Union s’interroge sur les moyens de sa défense : la question est au cœur des élections européennes. La nomination d’un nouveau secrétaire général de l’OTAN (promis à Mark Rutte, l’ancien premier ministre néerlandais) interroge les liens entre Défense européenne et Alliance atlantique. Au-delà, la coopération industrielle, logistique, voire opérationnelle européenne renforcée s’inscrit aussi dans des considérations transatlantiques.
- Comme nous l’écrivions déjà (EIH 18/3/24 et EIH 11/3/24), un des enjeux de la guerre en Ukraine pour l’UE est celui de sa dépendance sécuritaire et industrielle aux Etats-Unis.
- Les provocations de Donald Trump sur l’avenir des petits contributeurs de l’OTAN ont également ravivé l’urgence d’une réelle autonomie européenne en la matière, malgré une mise en œuvre incertaine.
- Le président exécutif d’Airbus, Guillaume Faury, regrettait encore le mois dernier que les achats groupés au niveau européen ne soient pas devenus une norme, faisant écho à des nombreux autres industriels de la défense européens.
- Par ailleurs, les emprunts conjoints afin de renflouer un budget européen sous-financé ces dernières décennies rencontrent toujours des oppositions.
- L’Allemagne, les Pays-Bas et les pays Scandinaves sont toujours réticents à accepter la proposition française, réitérée à l’occasion d’une lettre du 14 mars 2024, adressée aux ministères des affaires étrangères des Etats membres de l’UE.
- La question des moyens cache d’autres problématiques.
- L’Allemagne a le plus gros budget militaire de l’UE, pourtant c’est aussi l’une des armées les moins bien équipées d’Europe.
- Elle tente depuis deux ans de rattraper son retard analyse le Financial Times.
- La question d’un pourcentage de budget a cependant peu de sens à l’échelle nationale en Europe.
- Une logique probablement difficile à comprendre pour les Etats-Unis.
- Pour les Pays-Bas par exemple, ces 2% du PIB dans le budget militaire ne permettraient l’achat que d’une poignée d’équipement.
- C’est là que le sujet d’une Europe de la défense, particulièrement sur le plan des commandes industrielles, prend donc tout son sens.
- Outre les économies d’échelles et la perspective indispensable d’une meilleure interopérabilité à terme, l’UE représente tous budgets militaires confondus le troisième plus gros budget de la défense mondial.
- Actuellement de 30 types de tanks, 20 types d’avions différents, et 27 États-majors.
- Malheureusement, une collection d’échantillons, plus ou moins performants, ne fait pas une puissance militaire.