Mardi 27 février 2024, les Etats membres se penchent sur un « enjeu de santé publique» majeur, avec la révision de la directive sur la qualité de l’air. Si l’on n’est plus sur les descriptions infernales des grandes villes du 19e siècle, et jusqu’en 1952 même, la pollution de l’air reste un fléau de l’ère industrielle, responsable de près de 9 millions de morts par an dans le monde selon les chiffres du Lancet.
- D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, 95% de la population européenne respirent un air malsain.
- Rien qu’en France, il y aurait près de 250.000 morts annuellement du fait de la pollution atmosphérique.
- L’urgence dépasse les frontières nationales et nécessite une approche coordonnée au sein de l’Union
- Malheureusement, l’urgence semble avoir déserté le processus décisionnel de l’UE. Les associations s’inquiètent que les premières versions du texte ne soient mises en place qu’en 2030, voire 2040 pour les pays « les plus pauvres au niveau de l’Europe ».
- Pourtant, ce sont ces pays les plus touchés par la pollution de l’air :
- Elle est ainsi de 30% plus importante dans les pays à plus faible PIB, tel que la Pologne, la Roumanie ou encore l’Espagne.
- La faible réactivité des autorités européennes face à une problématique aussi pressante est évidemment corrélée aux résistances des acteurs industriels.
- La nouvelle proposition de révision se heurte, avant même les discussions formelles, au lobbying issu des secteurs et activités économiques qui la génèrent.
- C’est à dire, le secteur de l’automobile, ou encore, le secteur résidentiel avec ses systèmes de chauffage.
- L’enjeu de la qualité de l’air met ainsi une nouvelle fois en exergue la tension entre les intérêts économiques à court terme d’une part, et la protection de l’environnement et de la santé publique de l’autre.