NO WOMAN, NO KRAJ

Le fantasme du grand remplacement ne bâtit pas seulement des murs aux frontières, il enferme aussi les femmes dans l’exigence de procréer. Les politiques natalistes peuvent être incitatives (congés, allocations, structures) ou répressives (avortement, contraception) – en Pologne ou en Hongrie, elles sont les deux.  Elles s’accompagnent d’une pression croissante sur les droits des femmes à disposer de leur corps.

  • Partant de ce constat morose, Ann Linde, ancienne ministre des Affaires étrangères de Suède, milite pour une politique étrangère féministe.
    • Elle propose même un outil  à utiliser dans la poursuite de chaque politique étrangère : celui des trois R – Réglementation, Représentation et Ressources.

      • Représentation : Les femmes sont chroniquement sous-représentées dans les forums clés où les décisions sont prises qu’il s’agisse de négociations de paix, de conseils d’administration d’entreprises ou de partis politiques.

      • Ressources : celles-ci doivent être allouées pour promouvoir l’égalité des chances.

      • Réglementation : les droits humains sont aussi les droits des femmes. Il faut donc viser l’interdiction des discrimination fondées sur le sexe, et le progrès y compris la santé et les droits sexuels et génésiques.
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  • Selon une étude menée par le Centre pour les droits reproductifs, les réfugiées ukrainiennes en Hongrie, en Pologne, en Roumanie et en Slovaquie rencontrent des difficultés croissantes dans la prise en charge de leur soins de santé sexuelle et reproductive.
    • Le rapport attire l’attention sur la disparité entre la promesse de l’Union européenne de fournir un sanctuaire et des soins aux réfugiés et les réalités vécues par les femmes ukrainiennes.
  • Ainsi de nombreux réfugiés retournent temporairement dans l’Ukraine en guerre pour y recevoir des soins essentiels. Ceci s’explique par les options et les lois nationales restrictives en vigueur dans leur pays d’accueil.
    • Le rapport fait état de retards préjudiciables, de difficultés financières, de racisme institutionnel, de soins inadéquats, d’anxiété, de peur et d’impacts globaux sur la santé et le bien-être des réfugiés ukrainiens.
      • En Hongrie, en Pologne, en Roumanie et en Slovaquie, les environnements restrictifs concernant les soins de santé génésique et les services d’aide aux victimes de la violence sexiste contribuent aux restrictions légales.
      • À cela s’ajoutent les obstacles financiers, le manque d’information, la mauvaise qualité des soins, les menaces, le harcèlement et l’intimidation des femmes qui cherchent ce type de soins.