Il est évidemment trop tôt pour tirer le moindre bilan de cette COP28, qui a lieu à Dubaï et s’achèvera le 12 décembre 2023. Les plus féroces critiques comme G. Monbiot dans le Guardian en soulignent depuis longtemps le côté hypocrite et contreproductif. Pourtant certaines avancées positives sont à souligner, même si les Etats sont encore en désaccords sur certains points.
- Cet excellent reportage, très didactique, de TF1 permet d’en cerner les principaux enjeux. De manière générale, l’impact des COP est fondamentalement limité par leur nature de forum international de “parties volontaires”, sans possibilité d’imposer quoi que ce soit dans les ordres juridiques nationaux. Mais elles ont au moins le mérite d’exister.
- Avec l’année 2023 enregistrée comme la plus chaude depuis que les températures sont relevées, l’urgence climatique devrait s’imposer à l’ensemble des acteurs étatiques et des organisations internationales.
- Un engagement non contraignant signé par 116 pays envisage de tripler les énergies renouvelables d’ici à 2030.
- L’hydraulique et le solaire sont jusqu’à présent les énergies renouvelables les plus produites.
- Cet engagement envoie un signal fort aux investisseurs et aux marchés financiers.
- Le jeu politique et les responsabilités respectives semblent toutefois indépassables. Dans l’appel à la sortie du charbon avant 2030 lancé par le président Macron, il y a une exorde nécessaire au partenaire allemand, mais aussi une posture politique confortable pour un pays dont le mix énergétique n’en comporte plus.
- Il y a un risque de double discours entre la posture internationale et l’autosatisfaction nationale.
- Un contraste qui n’est pas étranger aux intérêts français dans la relance de la filière nucléaire, font remarquer certains observateurs.
- Pour autant, le charbon est en effet un sujet essentiel tant il est présent dans le mix énergétique de certains géants économiques comme la Chine.
- La sortie du charbon pour le G7 ferait office de démonstration par l’exemple.
- En effet, les centrales à charbon, à elles seules, génèrent des niveaux de pollution incompatibles avec les objectifs de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius par an.
- Là se trouve la la limite fondamentale de l’exercice. Outre l’absence, ou les réticences, des principaux pays responsables, la présence de quelque 2 500 lobbyistes des énergies fossiles dans les couloirs de la COP28, sans parler du président en exercice de la COP, souligne que les enjeux économiques n’ont pas fini de prévaloir.
- À mi-parcours de la COP28, des divisions apparaissent, notamment chez les pays du golfe persique, avec une réticence particulière de l’Arabie saoudite, évoquant implicitement la possibilité de se retirer de l’accord de Paris.
- Les pressions des pays producteurs de pétrole réunis au sein de l’OPEP pour préserver les énergies fossiles ont fini cependant par indigner les participants, selon le Monde.