TAPTAP

Au Sud, l’Europe poursuit ses efforts pour une meilleure autonomie stratégique dans sa politique énergétique. Les développeurs du Trans Adriatic Pipeline (TAP) ont commencé des études de faisabilité sur le mélange de l’hydrogène avec le gaz naturel que le pipeline acheminera d’Azerbaïdjan, a déclaré le dirigeant du TAP.

  • Le 15 novembre 2020, le TAP avait commencé ses opérations commerciales. TAP est la dernière étape d’un projet de 40 milliards de dollars appelé « Southern Gas Corridor », qui transportera 10 milliards de mètres cubes de gaz par an du champ géant de Shah Deniz en Azerbaïdjan vers l’Europe. Relié au gazoduc transanatolien à la frontière gréco-turque, le TAP traverse le nord de la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique avant d’atteindre la côte italienne.
  • L’intérêt principal de l’exploration de ce mode de transportation est la possibilité d’importation d’hydrogène par des infrastructures déjà existantes. Cependant cet hydrogène importé devrait être un hydrogène dit « gris » (de sources fossiles).
  • La Commission européenne a posé comme nouvel objectif, à long terme, de soutenir l’hydrogène vert produit à 100 % à partir d’énergies renouvelables. Cependant, l’UE pourrait s’appuyer également sur l’hydrogène d’origine fossile avec le stockage du carbone comme transition pour développer le marché dans un premier temps, rapporte Euractiv.
  • Le projet de pipeline TAP a été favorisé par la volonté de l’UE de diversifier les sources de ses approvisionnements énergétiques. La diminution de la production locale et l’augmentation de la consommation entraînent une hausse de la demande de gaz importé.
  • Le soutien au TAP entre dans la politique de l’Union de limiter les nouvelles dépendances énergétiques à la Russie, notamment après les tensions autour du NS2. Comme le souligne Danila Bochkare, Senior Fellow à l’Institut EastWest, « un transit par la Turquie comporte ses propres défis politiques, compte tenu des tensions récentes entre Ankara et Bruxelles ».
  • Ce pipeline est au croisement des intérêts géopolitiques et environnementaux européens, la mise ne place de la nouvelle politique de l’hydrogène ainsi que la possible refondation de la diplomatie européenne devraient converger vers les plaines d’Asie centrale.