Dans un contexte où les pénuries de semi-conducteurs (ces petites puces essentielles à l’industrie) se multiplient, où le risque cyber reste fort (le ministère de la défense lituanienne recommande par exemple de jeter les téléphones chinois) et où les capacités de l’Europe sont défaillantes, Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, cherche des solutions de coopération en Asie.
- Sachant que deux tiers de la production mondiale des puces est localisée en Asie et que la Corée du Sud en produit 20% à elle seule et que l’Europe, quant à elle, est passée de 44% de production des puces mondiales en 1990 à seulement 9% en 2020.
- Le voyage du Commissaire poursuit deux objectifs majeurs :
- lutter contre les pénuries de puce et favoriser la coopération numérique (que l’on retrouve dans le projet de loi européenne sur les puces, visant à accroître les ambitions de recherche en Europe ;
- et renforcer la capacité de production européenne et encourager la coopération internationale dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs.
- Si, jusqu’à présent, la Commission européenne s’est principalement attachée à renforcer la capacité de production européenne sur son territoire, la nouvelle approche internationale est mieux adaptée pour relever les défis de la chaîne d’approvisionnement, selon Niclas Poitiers, du think tank Bruegel.
- « Certaines parties de la chaîne de valeur resteront toujours dans d’autres pays. La coopération internationale est donc cruciale pour lutter contre les pénuries de la chaîne d’approvisionnement », ajoute-t-il.
- La promotion de la coopération dans d’autres domaines de la numérisation est également l’un des sujets des discussions avec la Corée du Sud et le Japon.
- L’Intelligence Artificielle (IA), ainsi que la convergence des régimes de protection des données sont d’autres thèmes d’intérêts, comme annoncé dans la stratégie européenne Indo-Pacifique en avril.
- Toutefois, il est probablement trop tôt pour commencer réellement à négocier ces accords de partenariat numérique tant que l’UE n’a pas défini sa propre position sur l’IA.