A Glasgow, l’Inde, troisième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, entend se présenter comme l’outsider à suivre et, dans une certaine mesure, comme le premier allié des Européens.
- Le Premier ministre indien Narendra Modi a d’abord dénoncé l’attitude des économies développées en particulier les promesses non tenues de fournir 100 milliards de dollars de financement annuel pour le climat à partir de 2020.
- L’UE s’était engagée dans le cadre du Green Deal à accroître son soutien à la résilience et à la préparation climatique internationale, notamment en augmentant le financement international.
- Plus récemment, lors de sa visite en Inde en octobre dernier, le responsable pour le Green Deal et les politiques climatiques, Frans Timmermans, a annoncé que l’UE lancerait un programme doté d’un million d’euros pour renforcer la coopération avec l’Alliance solaire internationale.
- Ensuite, la taxe carbone aux frontières (CBAM), a été dénoncée comme discriminatoire pour les pays émergents, comme l’Inde, dont l’UE importe d’importantes quantités d’aluminium et d’acier, faisant écho aux inquiétudes formulées par l’ECFR (EIH du 4/11).
- Pourtant, trouver un moyen de convaincre les plus grands marchés émergents de décarboniser rapidement est, à l’échelle mondiale, une tâche importante.
- A elles trois, la Chine, l’Inde et l’Indonésie sont responsables d’environ un tiers des émissions mondiales. L’UE en représente environ 8 %.
- Au-delà des reproches, non exclusivement destinés aux Européens d’ailleurs, Delhi a exprimé son intérêt pour une alliance sur l’hydrogène vert avec l’UE, dans l’optique d’un futur partenariat commercial, en particulier « la coopération sur les cadres réglementaires et les initiatives internationales pour certifier l’hydrogène vert », a déclaré un fonctionnaire de l’UE à Euractiv.
- Au-delà des efforts bilatéraux, l’UE pourrait également travailler avec l’Inde dans le but de développer des technologies vertes adaptées aux pays tiers du Sud.
- Delhi pourrait devenir un bénéficiaire majeur du nouveau commerce énergétique mondial de l’hydrogène, et un exportateur net d’énergie à l’avenir, puisque le pays est l’un des rares à avoir annoncé des plans nationaux pour l’hydrogène.
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Cependant, l’Inde annonce des objectifs climatiques à la fois lointains et ambitieux :
- La neutralité carbone d’ici 2070 ; la réduction de ses émissions de dioxyde de carbone d’un milliard de tonnes avant la fin de la décennie ; tirer la moitié de l’énergie du pays des énergies renouvelables d’ici 2030, contre environ 38 % en 2020 et accroître d’ici 2030 « ses capacités énergétiques non fossiles » de 50 GigaWatts à 500 GW”.
Une source proche du gouvernement précise que « ce que l’UE aura essayé d’atteindre en 60 ans [la neutralité carbone], l’Inde essaie de l’atteindre dans une période de 20-30 ans ».