La culture stratégique commune européenne est un horizon lointain. Les ventes d’armes françaises à la Grèce et allemandes à la Turquie (voir EIH 14/10) avaient encore souligné la difficulté de faire émerger une politique étrangère et de défense commune. Dernièrement, une enquête menée par le rapport Munich et Welt am Sonntag a révélé que plusieurs navires de guerre de la marine chinoise sont en fait propulsés par des moteurs développés ou construits par des fabricants allemands.
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L’UE avait pourtant imposé, à la suite du massacre de la place Tiananmen en 1989, un embargo sur les livraisons d’armement en Chine.
- Cependant, cet embargo ne repose pas sur un cadre juridique mais sur une simple déclaration, la CEE ne possédant pas de politique étrangère commune à ce moment-là.
- Ainsi, malgré cet embargo, une technologie qui n’a pas été clairement développée à des fins d’armement peut être livrée en raison d’une lacune dans la législation européenne sur les exportations commerciales.
- Les moteurs exportés par les fabricants allemands tombent dans cette zone grise puisqu’ils sont qualifiés de technologie dite à “double usage”.
- Il s’agit de moteurs qui peuvent également être utilisés pour des applications civiles et donc ne nécessitant pas de licence d’exportation – la législation afférente est en révision depuis 2015.
- Les sociétés impliquées, la MTU et la filiale française de Volkswagen MAN, ont déclaré à ce propos qu’elles s’étaient toujours conformées aux réglementations en matière de contrôle des exportations et qu’elles avaient déclaré publiquement qu’elles étaient impliquées dans l’armée chinoise.
- Les livraisons à la Chine sont considérées comme explosives en raison de ses revendications territoriales agressives, en particulier dans la mer de Chine méridionale, c’est pourquoi des appels sont lancés en faveur d’un durcissement des règles d’exportation.