BRATA XI

Selon une étude menée par le « Balkan Investigative Reporting Network », 135 projets chinois sont implantés dans les Balkans pour une valeur de plus de 32 milliards d’euros.

  • Cette présence de la Chine remonte à 2009, à la suite de la crise financière mondiale qui avait affecté particulièrement les pays des Balkans.
    • Là où le bât blesse, c’est que les discours politiques nationaux invoquent un délaissement par l’UE et que c’est de la Chine qui était venue apporter la nécessaire aide financière.
    • Ceci était évidemment exagéré puisque le Balkan Insight rappelle – fort justement – qu’il ne s’agit pas d’une aide gratuite, comme une subvention UE ; Pékin s’est entre autres assuré le contrôle d’exploitations minières, de l’énergie, des transports des certains pays des Balkans, dans un contexte de de corruption, d’abus et d’atteintes portées à l’environnement.
  • La Serbie est la principale concernée. En janvier 2021, les députés européens avaient averti le commissaire chargé de l’élargissement de cette influence croissante de la puissance chinoise dans le pays, avant d’accuser une influence délétère, dans une résolution, le 16 décembre dernier.
    • De nombreuses voix s’élèvent pour mettre en garde contre cette influence, notamment sur le corpus législatif serbe, les lois nationales étant modifiées selon les exigences des investisseurs chinois.
  • Le Monténégro représente aussi une cible privilégiée pour Pékin, comme nous le soulignions dans l’EIH du 13 mai 2021.
    • Après avoir contracté un prêt de 800 millions d’euros auprès d’une banque chinoise, Podgorica a vu sa dette augmenter et atteindre désormais 103% de sa production économique.
    • Sous le poids de cette dette, le premier gouvernement d’alternance de l’ex République yougoslave a conclu un accord avec les banques européennes et américaines en vue de refinancer ce prêt.
  • À l’annonce des orientations de la Présidence française du Conseil de l’UE, conscient de cette présence importante de la puissance chinoise aux portes de l’Union, Emmanuel Macron a précisé que la France se réengage dans les Balkans occidentaux  et confirme sa position face à Pékin.