Pendant ce temps, le travail de sape des droits fondamentaux progresse dans le pays. Alors que l’avortement y est – en pratique – interdit, l’opposition parlementaire polonaise a dénoncé cette semaine l’entrée en vigueur d’une disposition qui oblige les médecins généralistes à inscrire les grossesses dans un registre numérique médical.
- Cette mesure, qualifiée de « nouvel outil de répression » par l’opposition, est considérée comme étant une « nouvelle tentative de l’État de s’immiscer dans la vie des femmes », précise Le Monde.
- Des informations relatives à la grossesse doivent désormais apparaître dans le registre aux côtés de celles sur les maladies, visites médicales, traitement, ou groupe sanguin.
- Ceci fait donc passer la grossesse non désirée d’un élément propre à la vie privée à une donnée exclusivement médicale exploitable.
- Selon le ministre de la Santé polonais, cette disposition doit permettre aux médecins d’aider leurs patientes.
- Les défenseurs des droits des femmes craignent surtout que ces dernières ne soient confrontées à une surveillance accrue, et que ces données soient utilisées par la police et les procureurs.
- À titre d’exemples, celles-ci pourraient être utilisées pour suivre les femmes qui souhaiteraient commander des pilules abortives, ou qui souhaiteraient voyager dans un pays autorisant l’avortement.
- La Federa (Fondation pour les femmes et le planning familial), tempère cependant et rappelle le fait que les femmes avortant en Pologne par elles-mêmes ne peuvent être poursuivies en justice.
- Rappelons toutefois que les médecins et tout autre personne qui leur viendrait en aide encourent jusqu’à trois ans de prison.
- Les défenseurs des droits des femmes craignent surtout que ces dernières ne soient confrontées à une surveillance accrue, et que ces données soient utilisées par la police et les procureurs.