Après l’adoption du cadre de Windsor permettant de débloquer la situation autour de l’Irlande du Nord, le Premier ministre britannique poursuit son travail de réconciliation avec ses partenaires européens. Rompant avec les tonalités agressives et les provocations de ses prédécesseurs, un sommet franco-britannique s’est tenu le 10 mars 2023 entre Rishi Sunak et Emmanuel Macron.
- Il y est question d’une « ambition mondiale » autour du soutien à l’Ukraine, de la coopération en Afrique, des technologies et des migrations, comme l’analyse fort justement ce post de blog de chercheurs de la LSE.
- Pour d’autres observateurs, une solution potentielle aux défis auxquels sont confrontés le Royaume-Uni et la France consisterait à renforcer leur coopération militaire.
- En tant que deux principales puissances militaires et diplomatiques en Europe, ils pourraient définir une stratégie visant à soutenir le cadre de sécurité européen, en déplaçant le centre de gravité du débat sur la sécurité européenne de l’Est vers l’Ouest.
- C’est ce que détaillent Alice Billon-Galland, chercheuse associée au programme Europe de Chatham House, et Elie Tenenbaum, directeur du Centre des Études de Sécurité de l’IFRI, dans un brief politique conjoint rédigé à l’occasion de ce sommet.
- Leur analyse souligne la nécessité de cette coopération militaire plus étroite, malgré les différences de visions stratégiques et de mécanismes de mise en œuvre préférés.
- Pour atténuer ces divergences, les auteurs suggèrent d’approfondir les discussions sur les implications pratiques du pivot des États-Unis vers l’Asie et de la reconstitution des ressources américaines, compte tenu notamment de la montée du protectionnisme américain.
- Le rapport recommande que le renforcement de la coopération entre le Royaume-Uni et la France produise des résultats concrets pour la sécurité européenne, en commençant par une meilleure coordination des livraisons d’armes et des missions de formation pour les forces armées ukrainiennes.
- Le travail conjoint du Royaume-Uni et de la France dans les forums internationaux est crucial dans le contexte de normes internationales de plus en plus contestées.
- La guerre en cours en Ukraine a mis en évidence le besoin urgent d’accroître la préparation des forces armées françaises et britanniques à des scénarios de guerre de haute intensité, ce qui a des conséquences considérables pour le modèle industriel.
- Le travail conjoint du Royaume-Uni et de la France dans les forums internationaux est crucial dans le contexte de normes internationales de plus en plus contestées.
- C’est ce que détaillent Alice Billon-Galland, chercheuse associée au programme Europe de Chatham House, et Elie Tenenbaum, directeur du Centre des Études de Sécurité de l’IFRI, dans un brief politique conjoint rédigé à l’occasion de ce sommet.
- Les auteurs suggèrent que les efforts conjoints pourraient se répartir en deux catégories : les projets conjoints d’acquisition ou de développement de capacités et la poursuite de la coopération opérationnelle, des exercices, de la formation et des déploiements conjoints.
- Cependant, tout projet commun futur doit être placé dans le contexte de la crise actuelle du coût de la vie et de l’inflation, alors que les futurs budgets de défense sont sur le point d’être clarifiés dans les deux pays.
- Le rapport suggère également que la France et le Royaume-Uni ne devraient pas hésiter à discuter de l’accès mutuel aux marchés et de la coopération industrielle en matière de défense avec d’autres partenaires, y compris ceux de la région indo-pacifique.
- Dans l’ensemble, le document met en lumière le fait que le conflit ukrainien rend évidente la nécessité d’une coopération accrue entre la France et le Royaume-Uni :
- Non seulement en matière de capacités et d’opérations, mais aussi quant à la nécessité d’aborder les questions relatives à la chaîne d’approvisionnement et à la normalisation afin de garantir la préparation à des scénarios de guerre de haute intensité