NEXT PERI 

À l’automne 2025, Nexperia a donc rappelé à l’Europe qu’on ne peut pas changer les règles du jeu sans en assumer les conséquences. Pour une filière automobile fortement dépendante, le risque d’arrêt de lignes s’est matérialisé en quelques jours: sans diodes, régulateurs ou transistors qualifiés, pas de sous‑ensembles livrables, et des cycles de requalification trop longs pour répondre à court terme.  

  • Des constructeurs européens — de BMW à Volkswagen, en passant par des équipementiers comme Bosch — ont alerté sur des interruptions imminentes.  
  • La tension a culminé lorsque, le 6novembre 2025, Nexperia a cessé ses expéditions de wafers vers sa filiale chinoise, invoquant l’absence de garanties de gouvernance et des irrégularités bancaires locales.  
  • L’industrie s’est retrouvée prise en étau: verrou chinois sur la réexportation d’un côté, robinet européen refermé de l’autre.  
  • L’Allemagne, particulièrement exposée via ses champions automobiles, a plaidé pour une désescalade rapide, entraînant la mobilisation de la Commission européenne. 

 

  • Cette détente demeure toutefois précaire: les exemptions sont par nature révocables et la dépendance au packaging en Chine continue de peser sur la robustesse des flux. 

 

  • L’épisode a accéléré une prise de conscience salutaire.  
  • Les «crocs» réglementaires existent et peuvent mordre 
  • encore faut‑il des muscles industriels pour encaisser la riposte.  
  • La prochaine fois, l’Europe devra être capable d’arbitrer sans menacer sa propre continuité productive.  
  • C’est le vrai test d’une autonomie stratégique crédible: disposer non seulement des normes et des lois, mais aussi de la maîtrise des maillons critiques.  

À cette condition, seulement, David peut raisonnablement prétendre tenir tête à Goliath.