C’est une évidence que la propagande russe cherche à minimiser, mais la guerre en Ukraine concerne tous les Européens. Depuis le début de ce conflit, provoqué par la Russie au nom de multiples prétextes mêlant sa sécurité face à l’OTAN, le sort des russophones du Donbass ou la lutte contre un gouvernement nazi à Kiev, les Etats européens ont spontanément apporté un soutien politique, militaire et financier considérable à l’Ukraine. C’est ce dernier qui est au cœur des enjeux actuels, en particulier avec le sort des avoirs russes détenus en Europe (ES 27/10/25).
- Outre le financement direct, l’Europe a octroyé des prêts concessionnels à l’Ukraine avec la garantie des Etats européens, à rembourser après la guerre, grâce aux réparations russes.
- Néanmoins, pour les Etats membres de l’UE aux finances publiques précaires, entre déficit budgétaire et endettement croissant, la marge pour financer directement l’Ukraine se réduit.
- Les prêts concessionnels commencent à atteindre leurs limites, comme le rappelle le FT
- L’Ukraine doit pourtant faire face à une intensification des attaques russes, même pendant les supposées négociations de paix.
- A noter également que la Russie renforce ses lignes d’approvisionnement et son appareil de guerre, construisant (en Sibérie, par exemple) plus d’armes ou de chars qu’elle n’en consomme actuellement.
- Ceci montre qu’en plus de maintenir son agression du territoire ukrainien, Moscou pourrait se préparer à autre chose.
- La Norvège a annoncé 7 milliards de dollars en 2026 pour l’aide militaire de l’Ukraine, selon un communiqué du ministre norvégien de la Défense.
- De son côté, l’Allemagne prévoit d’ajouter 3 milliards d’euros à son soutien à l’Ukraine pour 2026, destinés à l’acquisition d’artillerie, drones, véhicules blindés et à la substitution de deux systèmes Patriot.
- L’aide financière vise à inscrire l’effort de guerre ukrainien dans la durée et à garantir la sécurité collective sur le continent.
- Profitable aux marchands d’armes, cela signifierait surtout des investissements en équipements, des armes, des chars, voire en avions de chasse.
- Ceci est souligné par la signature d’un contrat entre la France et l’Ukraine le 16 novembre 2025 pour la livraison future de cent Rafale, accompagnée de systèmes de défense antiaérienne (radars, drones, missiles).
- Stratégiquement, cela s’inscrit dans une structure à trois piliers :
- après l’utilisation de F16 et la signature de ce contrat pour des Rafale,
- l’Ukraine se rapproche aussi de la Suède pour finaliser l’acquisition de Gripen de l’entreprise Saab.
- Cela permettrait alors de moderniser la flotte ukrainienne, et d’avoir une aviation de combat flexible et standardisée, donc compatible avec d’autres armées.
- Pierre Haski revenait sur l’ensemble des implications de ces accords, dans son édito du 18 novembre 2025.