MERCORIENEMOISUR 

L’accord de libre-échange UE-Mercosur traverse une phase décisive et incertaine. Son entrée en vigueur ne dépend pas seulement des États membres, mais aussi de plusieurs votes cruciaux au Parlement européen, susceptibles d’en modifier profondément le contenu, voire de le faire échouer. 

  • Un premier scrutin, prévu mi-décembre 2025, porte sur l’introduction de mesures de sauvegarde destinées à protéger les agriculteurs européens. 
  • En particulier une clause de réciprocité imposant aux producteurs sud-américains le respect des mêmes normes sanitaires, environnementales et de bien-être animal que celles en vigueur dans l’UE. 
  • Très controversée et jugée juridiquement fragile, cette clause divise profondément les groupes politiques, même si elle pourrait être adoptée pour des raisons politiques internes, quitte à être ensuite rejetée par les États membres. 
  • L’issue de ce vote conditionnera la capacité de l’Union à signer rapidement l’accord, alors que certaines positions nationales, notamment celle de l’Italie, sont déterminantes pour atteindre la majorité requise. 
  • Même en cas de signature avant la fin de l’année, le texte resterait provisoire et exposé à de nouveaux obstacles. 
  • Un résultat de vote qui s’annonce particulièrement serré. 
  • De nombreux élus pouvant privilégier les positions de leurs gouvernements nationaux à celles de leurs groupes politiques.  
  • Dans ce contexte, la France maintient une position ferme et affirme attendre encore des réponses concrètes à ses exigences avant de soutenir l’accord. 
  • une clause de sauvegarde efficace,  
  • l’instauration de « mesures miroirs » garantissant que les produits importés respectent les mêmes normes sanitaires que ceux produits en Europe,  
  • et un renforcement des contrôles, notamment sur le bœuf et le poulet. 
  • Avec davantage d’audits et l’interdiction de pesticides non conformes aux normes européennes, ainsi qu’une révision des règles sur les résidus de pesticides. 
  • Ces débats institutionnels se déroulent dans un climat social extrêmement tendu.  
  • À l’approche d’une grande manifestation agricole européenne à Bruxelles le 18 décembre 2025, la colère des agriculteurs français s’est ravivée, notamment à la suite de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse bovine et des abattages de troupeaux qu’elle entraîne. 
  • Cette crise sanitaire agit comme un déclencheur supplémentaire dans un contexte déjà marqué par la baisse des revenus, de nouvelles taxes, la taxe carbone aux frontières et les craintes liées à l’accord UE-Mercosur.  
  • La contestation s’étend désormais à l’échelle nationale et européenne, avec des mobilisations locales, le soutien de collectifs citoyens, l’implication de lycéens agricoles et une coordination inédite entre syndicats aux orientations pourtant opposées. 
  • Cette colère trouve un écho dans l’opinion publique :  
  • un récent sondage de la Fondation pour la Nature et l’Homme montre que 82% des agriculteurs seraient prêts à réduire l’usage de pesticides si les importations respectaient les mêmes règles, et que les mesures miroirs bénéficient d’un soutien massif, tant chez les agriculteurs que dans le grand public. 
  • Dans ce climat « explosif », la manifestation de Bruxelles s’annonce comme un moment clé pour exprimer un « ras-le-bol » européen et exiger un changement profond de cap des politiques agricoles et commerciales de l’Union.