ENZO ET JACQUES 

Cet automne aura été marqué par des organisations de sabotage dignes de scénarios. Directement en lien avec le drame ukrainien, la Roumanie et la Pologne en particulier se trouvent au cœur de manigances particulièrement angoissantes. Il faut dire que ces craintes sont particulièrement prises au sérieux, depuis le sabotage des gazoducs Nordstream de septembre 2022. 

  • Alors que la guerre faisait rage depuis six mois en Ukraine, le 26 septembre 2022, les gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne 2 sont gravement sabotés. 
  • Les explosions provoquent d’immenses fuites de gaz et des émissions de CO2 équivalentes à celles du Danemark sur une année entière.  
  • Hors service à ce moment, ils contenaient cependant encore du gaz. 
  • Longs de 1 220 kilomètres de tuyaux sous la mer Baltique, les gazoducs fournissaient une grande partie de l’Europe en énergie, Berlin en premier lieu. 
  • Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie,  l’Union européenne s’ interrogeait sur la place à laisser à ces gazoducs et au pouvoir qu’ils conféraient à Moscou.  
  • Le sabotage avait donc clos le débat. 
  • Depuis, les enquêteurs allemands sont parvenus à la conclusion qu’il s’agissait d’une action d’individus de nationalité ukrainienne.  
  • Si l’on comprend le message derrière ce sabotage, la gravité de ce dernier amène certains à vouloir remettre en question l’aide apportée à Kiev par l’Europe, rapporte le Wall Street Journal. 
  • Deux individus à ce jour ont été identifiés et arrêtés : l’un en Italie et l’autre en Pologne. 
  • Le 20 novembre 2025, la Cour suprême italienne a approuvé la remise à l’Allemagne de cet ancien officier ukrainien soupçonné d’avoir coordonné le sabotage.  
  • Il nie avoir fait partie du commando ayant posé des explosifs près de l’île danoise de Bornholm, en mer Baltique, 
  • Il risque jusqu’à 15 ans de prison. 
  • Relevons que le mandat d’arrêt signifie un sabotage et non un acte de terrorisme. 
  • Il était donc membre des forces armées ukrainiennes au moment des faits reprochés. 
  • Si à ce moment, il répondait à des ordres, l’affaire prendra une toute autre tournure. 
  • Un second individu, plongeur, interpellé en Pologne à la demande de l’Allemagne a vu son mandat d’arrêt 
  • Rappelons que l’exécution d’un mandat d’arrêt européen n’a, a priori, rien de politique puisque les systèmes judiciaires des Etats membres se reconnaissent mutuellement  
  • C’est ce qu’il faut comprendre quand le Premier ministre polonais dit laisser la responsabilité au tribunal compétent. 
  • Ce qui est surprenant est la tournure très politique de la décision du juge polonais de ne pas remettre le prévenu à la justice allemande. 
  • RFI rapporte que le tribunal ne dispose pas des éléments pour savoir si Kiev était le donneur d’ordre dans l’explosion du gazoduc. 
  • La justice polonaise se permet même de commenter les destructions ‘des pipelines de l’ennemi, on ne peut pas qualifier ces activités d’illégales. Elles étaient fondées, rationnelles et justes”. 
  • D. Tusk admet d’ailleurs trahir le mécanisme du mandat d’arrêt européen, pour une cause – que lui-même et les juges indépendants – prioritaire.