MADE IN SHEIN 

Face à la menace sur l’approvisionnement en terres rares, néfaste pour le reste du monde et les productions technologiques, l’Union européenne se retrouve contrainte à l’alignement sur Etats-Unis , tout en cherchant à diversifier son approvisionnement en terres rares, avec l’Australie, le Canada, ou encore certains pays d’Asie centrale comme le Kazakhstan. 

 

  • Néanmoins, afin d’éviter tout scénario catastrophe où l’approvisionnement en terres rares serait entièrement coupé, l’Europe négocie avec la Chine :  

 

  • Plus récemment, un autre événement pourrait remettre ce fragile équilibre à peine naissant en cause.  
  • En effet, a été annoncé – ce mercredi 12 novembre par la Commission européenne – la volonté d’arrêter l’exonération des droits de douane pour les petits colis d’une valeur de moins de 150 euros. 
  • La majorité provient d’entreprises chinoises, comme Shein.  
  • Véritable moyen de pression diplomatique vis-à-vis de la Chine ou simple manœuvre de politique intérieure (pour satisfaire par exemple la volonté française de suspendre Shein), la question reste entière.  
  • Dans tous les cas, son impact est réel sur l’économie chinoise, qui cherche à exporter ses surplus barrés du marché américain.  

 

  • Sous l’effet de quatre tendances géopolitiques :  
  • la compétition stratégique entre États-Unis et Chine,  
  • l’incertitude sur l’engagement américain en Europe,  
  • l’envol du partenariat sino-russe (notamment autour de la guerre en Ukraine),  
  • et le défi technologique et économique croissant posé par Pékin  
  • L’UE se voit forcée d’adopter une stratégie de « dé-risquage » plutôt que de rupture, avec un renforcement des contrôles à l’investissement et aux exportations.  

 

  • La Commission doit défendre les intérêts et les entreprises européennes mais c’est tout le modèle économique européen qui doit changer.  
  • Le rapport plaide pour une réindustrialisation stratégique, une montée en capacité d’innovation, une économie plus durable, et une gouvernance des ressources (humaines, financières) adaptée aux défis futurs. 
  • Dans un monde où l’on peut compter sur les États-Unis pour réduire leur déficit commercial dans le secteur manufacturier, où la Chine l’augmente et où l’Inde se lance dans la course à la croissance tirée par les exportations, c’est l’Europe qui absorbera la majeure partie de ces échanges.  
  • Il sera impossible d’afficher des excédents partout.  
  • La balance commerciale de l’Europe est donc vouée à se contracter dans ce contexte et probablement à se transformer en déficit structurel, car d’autres se sont joints au jeu mercantiliste auquel l’UE excellait il y a peu.