Alors que le plan du Chancelier Merz pour renflouer les rangs des armées allemandes paraît mal engagé, les initiatives européennes pour un réarmement du vieux continent se multiplient et se précisent.
- Sur la préférence européenne et l’émancipation européenne de l’ombrelle américaine, le Conseil européen et le Parlement se sont mis d’accord le 16 octobre 2025 sur les quotas de provenance européenne du matériel militaire éligible aux financements du PEID (Programme européen pour l’industrie de la défense) :
- 65%, soit le chiffre proposé par la Commission en mars 2024.
- Le compromis atteint entérine également l’autorité de conception, qui exclut les équipements contrôlés par une autorité étrangère.
- Reste donc à voir si le F35 américain sera concerné par ce concept et bloquera donc les processus d’acquisition envisagés par certaines armées européennes comme la Pologne.
- La feuille de route en résultant prévoit cinq ans pour que l’Europe soit prête à se défendre.
- Quant à l’enveloppe consacrée au PEID, elle n’a pas été revue à la hausse :
- 1,5 milliard d’euros provenant du cadre budgétaire s’achevant en 2027, dont 300 millions pour soutenir l’Ukraine.
- L’accord sera prochainement soumis au Parlement et au Conseil de l’UE.
- Un premier test pour une défense commune, ce que les industriels eux-mêmes peinent encore à envisager.
- Cette avalanche de fonds publics, nationaux et européens, consacrés au réarmement inquiète cependant les plus avertis :
- même si 65% des produits finis achetés étaient européens en 2030, des garde-fous doivent rapidement se mettre en place.
- Il faut éviter que ce soudain investissement massif dans le secteur de la défense profite d’abord aux Etats-Unis et à la Corée du Sud –deux fournisseurs majeurs.
- L’objectif est bien de favoriser les fabricants européens.
- Un obstacle majeur se dresse devant l’autonomie stratégique européenne cependant :
- l’importation des matériaux critiques nécessaires à la fabrication d’armements, panneaux solaires et batteries ; les terres rares.
- La Chine a imposé des restrictions sur les exportations de ces matériaux, perturbant toutes les chaînes d’approvisionnement et de production.
- Si la Chine est en position de force sur la question des matériaux de terres rares (elle a le monopole de la technologie pour extraire et raffiner ces matériaux), l’Europe dispose du levier commercial pour négocier
- Particulièrement maintenant que les consommateurs européens sont la cible de remplacement pour les fabricants chinois qui se heurtent aux droits de douane américains.