MAN OF STYLE 

Cette dynamique se retrouve également sur le marché de l’acier. Bruxelles s’apprête à durcir sa clause de sauvegarde pour protéger la production européenne face aux surcapacités chinoises et à la concurrence à bas prix. Le dispositif de 2018, qui autorisait 15% d’importations sans taxe et imposait 25% au-delà, pourrait être renforcé avec une surtaxe portée à 50% et une réduction de moitié du quota d’importation libre de droits. 

  • La production européenne a chuté de 156 à moins de 130 millions de tonnes en sept ans, tandis que les importations dépassent désormais un cinquième de la consommation. 
  • Selon les analystes, des droits de douane portés à 50% pourraient augmenter la production européenne de 10% et faire remonter les prix. 
  • ArcelorMittal, ThyssenKrupp et d’autres sidérurgistes voient leurs marges s’effondrer et leurs investissements retardés, alors que la réduction des émissions dans les usines reste un impératif. 
  • Face à la double pression des importations chinoises massives et des coûts élevés, l’Union européenne cherche à renforcer ses instruments de défense commerciale.  
  • Elle utilise plus résolument les droits compensateurs et les restrictions aux marchés publics, et réfléchit à une préférence européenne pour les aides publiques et les investissements stratégiques. 
  • Jens Eskelund conseille aux gouvernements d’envisager des alternatives lorsqu’une source d’approvisionnement clé se tarit, tout en maintenant le dialogue avec Pékin pour protéger les intérêts économiques européens. 
  • Le marché des terres rares illustre la dépendance stratégique de l’Europe.  
  • La Chine domine encore le raffinage à hauteur de 80% de la production mondiale, même si l’extraction se diversifie aux États-Unis, en Australie et en Europe. 
  • Ainsi, l’Europe fait face à un contexte complexe :  
  • une Chine en position de force,  
  • des marchés américains partiellement fermés,  
  • des flux industriels massifs vers le Vieux Continent  
  • et des industries locales fragilisées.  

Les mesures européennes se renforcent progressivement mais la coordination et la rapidité restent déterminantes pour éviter un nouveau choc industriel sur le continent.