Avec le basculement de la République tchèque et le retour de A. Babis à Prague, c’est la première fois depuis l’élection de V. Orban en 2010 que le groupe de Visegrad, qui réunit Pologne, Hongrie, Slovaquie et République, se retrouve en majorité aligné sur les positions de droite radicale de l’indéboulonnable Premier ministre hongrois – qui pourrait se retrouver lui-même victime des retournements d’alternance aux élections générales de 2026 en Hongrie.
- Il y aura donc une force avec laquelle il faudra compter dans l’élaboration des politiques européennes.
- A. Babiš et V. Orbán ont fondé ensemble le groupe Patriots for Europe au Parlement européen.
- A. Babiš est un pragmatique qui est plus susceptible de défendre les intérêts nationaux à Bruxelles et de réformer les institutions et le programme de l’UE.
- Un nouveau gouvernement tchèque dirigé par A. Babiš pourrait également rejoindre le groupe de pays qui défendent l’industrie automobile à moteur thermique, voir notre billet Green Deal ci-dessous.
- Moins eurosceptique et idéologique que V. Orbán, A. Babiš pourrait toutefois rejoindre un groupe Hongrie-Slovaquie-République tchèque susceptible de freiner le soutien à l’Ukraine et de s’opposer à son adhésion à l’UE.
- Alors que le conflit entre l’Ukraine et la Russie s’intensifie, avec frappes massives sur les infrastructures énergétiques et des incursions de drones dans l’espace aérien de pays de l’OTAN, le président Zelenskiy s’est rendu à Washington pour rencontrer Trump et solliciter davantage de soutien militaire, notamment des missiles à longue portée et des défenses aériennes. Sans succès.
- RFI revient sur ce basculement potentiel, pour la politique tchèque vis-à-vis de l’Ukraine.
- Jusqu’alors, Prague soutenait activement Kyiv, notamment via un programme d’acheminement d’obus.
- A. Babiš, lors de la campagne, a critiqué ce programme comme « surévalué et opaque » et indiqué vouloir le transférer sous contrôle de l’OTAN, tout en continuant l’aide « en principe ».
- Néanmoins, le président de la République tchèque Petr Pavel, en tant que garant de la politique étrangère, a appelé les partis à maintenir leur soutien à l’Ukraine malgré ce changement d’orientation.
- Comme le rapporte Reuters, Andrej Babiš a eu un entretien téléphonique avec Volodymyr Zelenskiy, premier contact officiel depuis le scrutin.
- Lors de la campagne, A. Babiš et son parti ANO avaient promis de remettre en cause le programme tchèque d’acheminement de munitions vers l’Ukraine, le qualifiant de « surévalué et opaque ».
- On notera que le poste des Affaires étrangères est visé par le parti des “Motoristes” – un intérêt singulier pour ce genre de formation populiste – qui laisse planer le soupçon d’une affiliation étrangère assez directe.
- Néanmoins, la formation du gouvernement réserve encore quelques surprises puisque A. Babis aurait demandé au Parti des automobilistes de changer leur candidat au poste de ministre dans le futur gouvernement de coalition.
- En effet, leur tête de liste, l’actuel député européen Filip Turek, vise le portefeuille des affaires étrangères, mais est embourbé dans plusieurs controverses autour d’anciens posts racistes, sexistes et homophobes sur les réseaux sociaux.