STEADY 

La reconnaissance de la Palestine comme un Etat souverain peut-elle faire basculer la politique de l’UE vis-à-vis d’Israel? C’est le pari de la diplomatie française, à la suite de l’Espagne ou l’Irlande. A l’échelle des Etats membres, il y’a donc une accélération de la diplomatie de la reconnaissance 

 

  • La France a annoncé qu’elle formaliserait, à New York, la reconnaissance de la Palestine aux côtés d’un groupe de pays (Royaume-Uni, Canada, Australie, Belgique, Portugal, Malte, etc.).  
  • L’idée est d’obtenir quelques contreparties :  
  • promesse d’élections générales côté Autorité palestinienne, réformes de gouvernance, arrêt de certains versements controversés.  
  • En parallèle, une campagne de soutien financier est discutée pour éviter l’effondrement budgétaire de Ramallah, alors qu’Israël retient des recettes fiscales.  
  • Un objectif d’environ 200 millions de dollars sur six mois a été fixé.   

 

  • Les débats intérieurs en Europe mettent en lumière un vrai décalage entre l’opinion publique et les choix des gouvernements.  
  • En face, Alberto Núñez Feijóo (PP) tente un numéro d’équilibriste : compatissant envers les Palestiniens et dénonçant certains crimes de guerre, mais opposé aux blocages et manifestations.  
  • Sa position médiane est fragilisée par la pression de figures de son camp, comme Isabel Díaz Ayuso et José María Aznar, plus radicales.  
  • Résultat : l’espace du centre se réduit et l’extrême-droite de Vox, très alignée sur Israël, profite du mécontentement.  
  • Une polarisation qui fabrique des impasses. 

 

  • Le pari de la reconnaissance est de réouvrir les options politiques.  
  • l’unilatéralisme sans transfert de souveraineté ni réciprocité nourrit le cycle sièges-ripostes et affaiblit les modérés.  
  • De ce constat naît l’exigence d’une reconnaissance s’accompagnant d’une résolution du Conseil de sécurité avec :  
  • des étapes vérifiables (évacuation de colonies ciblées, transferts de terres), un transfert effectif de compétences (contrôle des frontières, du ciel et des ressources),  
  • une conditionnalité européenne liée à la colonisation, financement d’urgence sous gouvernance réformée et légitime côté palestinien, et cadre de sécurité régional crédible.  
  • Sans ces garde-fous, l’UE répéterait les erreurs passées.  

 

  • L’Europe, elle, se doit d’articuler valeurs et instruments.  
  • Si la reconnaissance fixe le cap, les tarifs, sanctions ciblées, conditionnalités, et garanties de sécurité sont autant de nécessités si l’UE souhaite réellement agir et c’est à cette aune que se mesurera, dans les prochaines semaines, la crédibilité de l’UE comme puissance de paix.