Analysée par Le Grand Continent, la déclaration de Tianjin est dans la continuité des appels à un renforcement de la multipolarité contre l’hégémonie américaine. Elle illustre la montée en puissance de la Chine et de la Russie dans la redéfinition de l’ordre mondial. Face à l’unilatéralisme américain et aux tensions commerciales, l’OCS promeut un modèle alternatif fondé sur la coopération régionale, la souveraineté nationale et le multilatéralisme.
- Les dirigeants ont souligné l’importance de réformer l’ONU pour refléter les réalités géopolitiques actuelles.
- Cette initiative marque un tournant dans la diplomatie asiatique, avec des implications profondes pour les relations internationales.
- Si l’antiaméricanisme sous-jacent de l’organisation de Shanghai n’est pas un fait nouveau, l’antipathie qu’inspire Donald Trump à travers le monde offre un ciment plus solide à cette entente.
- L’OCS et les forums des BRICS n’avaient jamais réussi à s’entendre suffisamment pour proposer une alternative solide et durable aux systèmes bancaires et politiques dominés par les Américains.
- L’antagonisme de l’administration Trump change la donne :
- l’Inde représentée par Narendra Modi, jusqu’à présent en conflit territorial avec la Chine, n’a pas hésité à se rendre à Tianjin,
- Il s’expose complice avec Vladimir Poutine et Xi Jinping, comme l’explique Pierre Haski dans un autre édito.
- La convergence n’est pas l’unification, évidemment, mais l’OCS concentre une puissance non-négligeable.
- et les trois pays qui en composent le noyau dur –Chine, Russie et Inde– plus de 20% des dépenses militaires globales en 2024.
- De plus, avec sa route de la soie et ses investissements massifs en Afrique, la Chine bénéficie d’un capital sympathie auprès des pays en développement.
- Au premier semestre 2025, les investissements chinois dans les pays de l’Initiative Ceinture et Route (ICR) ont atteint près de 124 milliards de dollars,
- Ils dépassent donc ceux de la même période en 2024 et dépassent déjà le total de 122 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année précédente.
- Cette croissance est principalement due aux secteurs énergétiques et miniers.
- On compte 44 milliards de dollars consacrés au pétrole et au gaz, et 30 milliards de dollars dans le secteur minier, notamment au Kazakhstan.
- La Chine a également intensifié ses investissements dans les énergies vertes et les hautes technologies.
- Malgré une baisse globale de 6,2 % des investissements chinois à l’étranger, l’initiative ICR continue d’expansion, attirant plus de 1.300 milliards de dollars depuis 2013.
- Quoique limitée, la présence d’organisations para-militaires russes a assis l’influence de Vladimir Poutine sur le continent africain, les économies de l’Inde et de la Chine rayonnent sur le continent asiatique.
- Tous les éléments sont réunis pour s’assurer le soutien du reste du monde à cette alliance anti-américaine et anti-trumpiste.
- Le revirement de l’Inde atteste également d’un sentiment de trahison partagé par de nombreux pays européens.
- La Chine a les cartes en main pour organiser une contre-puissance aux Etats-Unis de Donald Trump, malgré une économie au ralenti :
L’OCS vole progressivement à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), composée d’anciens états fédérés de l’URSS et chapeautée par la Russie, la vedette de l’alternative sécuritaire à l’OTAN. Et le fiasco des taxes douanières sur lesquelles Trump a dû revenir après que la Chine n’ait pas cédé à ses exigences a constitué un tour de force pour Xi.