Résumé des épisodes précédents :
Le 25 mai 2025, le président américain Trump qui avait menacé l’UE d’un tarif de 50 % sur ses produits exportés aux USA, initialement prévu pour le 1er juin, en annonce le report désormais repoussé au 9 juillet, laissant la place à de nouvelles négociations (EIH 7/7/25, entre autres).
Deux mois plus tard, le 27 juillet 2025, à Turnberry en Écosse, la rencontre Trump/von der Leyen officialise un accord politique. Le Guardian en fait le résumé des principaux contenus : est instauré un tarif de base de 15 % sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis, à l’exception de l’acier (50 %) et de certaines automobiles (réduction de 27,5 % à 15 %). En contrepartie, l’UE supprime ses droits de douane sur les produits industriels américains. Elle s’engage en outre à acheter 750 milliards $ d’énergie américaine sur trois ans et à investir 600 milliards $ aux États-Unis. Plusieurs secteurs — dont médicaments, pièces d’avion, produits chimiques, matières premières critiques — sont exemptés. Le secteur vitivinicole et certains produits agricoles restent en négociation.
- Les réactions contrastées des Etats membres se succèdent au cours de l’été, entre outrage en France, moquerie en Hongrie, mais aussi satisfaction (BE-NL, IR, RO, ES, SU…) et soulagement en Allemagne.
- Le processus de négociation pour donner corps à l’accord poursuit son cours, sous la responsabilité de la Commission européenne qui seule détient l’autorité pour le mettre en œuvre.
- Comme l’analyse l’experte Georgina Wright, la Commission européenne dans sa logique institutionnelle a dû mettre l’accent sur trois aspects :
- Un accord vaut mieux qu’une escalade commerciale ou l’absence d’accord.
- Les entreprises réclamaient un accord.
- D’autres considérations plus larges (Ukraine, etc.) entraient également en jeu.
- L’absence d’accord n’était pas une option.
- Les négociateurs de la Commission européenne ont tenu les gouvernements des 27 États membres de l’UE informés tout au long des négociations.
- Il n’y a donc pas de surprises.
- L’UE et les États-Unis se « comprennent » désormais mieux.
- Cet accord « fournit une base solide pour une coopération stratégique ».
- Sous pression, la Commission défend un accord « au mieux du possible ».
- Le 5 août, l’UE désarme, et suspend pour six mois ses contre-tarifs (prévus pour le 7 août) d’un montant d’environ 93 milliards €, renforçant ainsi l’apaisement.
- Enfin, le 21 août 2025, un communiqué conjoint de la Commission et de la Maison blanche (non contraignant légalement) confirme le tarif plafond de 15 %.
- Cela concerne des secteurs comme l’aéronautique, les médicaments génériques, les ressources naturelles stratégiques bénéficiant à partir du 1er septembre de tarifs « nation la plus favorisée » (de l’OMC, plus favorables.
- L’UE y confirme également les engagements énergétiques (750 milliards $), les investissements (600 milliards $) et les achats d’équipement militaire.