Comme le souligne Pascal Lamy pour l’Institut Delors, cet accord n’en est pas vraiment un… L’absence de texte contraignant, la persistance d’incertitudes juridiques et surtout démocratiques, les engagements énergétiques incompatibles avec la décarbonation, ou encore la vulnérabilité européenne dans la mise en œuvre face aux États-Unis suggèrent autre chose.
- Sur le plan politique, cet accord serait un retour au protectionnisme et à la coercition américaine, détériorant la crédibilité de l’UE.
- Il incarne aussi un enjeu d’autonomie stratégique : pour y répondre, rappelle l’ancien Commissaire, l’Europe doit renforcer son intégration économique et politique, développer ses capacités de défense, innover technologiquement et diversifier ses partenariats commerciaux.
- Ce qui apparaît évident, dans cet épisode lamentable, où la Commission et les Etats membres font preuve d’inconsistance et de pusillanimité.
- C’est combien l’UE paie le prix d’une dépendance assumée et volontaire aux États-Unis pour sa sécurité et pour son modèle économique mercantiliste traduit par une balance commerciale excédentaire importante et persistante.
- La dernière carte maîtresse des Européens reste dans le domaine des services numériques.
- Si la faiblesse de l’UE vient justement de la dépendance aux consommateurs américains de produits matériels européens, cette relation s’inverse dans le domaine numérique.
- Comme le note le Financial Times, la législation de l’UE en la matière (DSA, DMA) pourrait d’ailleurs freiner la mise en œuvre de l’accord commercial à cause des « barrières non tarifaires ».
- En effet, Washington souhaite laisser ouverte la possibilité de concessions sur les règles numériques européennes, que Bruxelles refuse de modifier.
- La signature de l’ordre exécutif américain abaissant les droits de douane sur les voitures européennes (de 27,5 % à 15 %) est suspendue à cette déclaration.