Réalité surréaliste. Comme le souligne l’ancien commissaire Thierry Breton, le mot « accord » est un peu abusif pour désigner le deal entre von der Leyen et Trump. Ce que cela souligne surtout, c’est l’avancement du projet du président américain de remodelage de l’ordre international.
- Remplacer l’ordre libéral par un ordre impérial : c’est toute l’organisation post-guerre froide qui est balayée par ces tarifs imposés au reste du monde.
- Le Grand continent dans son observatoire en propose d’ailleurs une carte synthétique très complète et utile.
- La fin de l’OMC, du multilatéralisme et des alliances redessine une carte du monde très différente celui dans lequel l’UE avait fondé ses certitudes.
- Héritière de cet ordre international fondé sur la mondialisation heureuse, l’UE peine à reconfigurer son logiciel.
- Comme le note Eurointelligence (22/8/25), l’UE a fait infiniment plus de concessions aux États-Unis que de raisonnable.
- La mention d’une reconnaissance mutuelle des normes automobiles, par exemple, ressemble à une liste de Noël du département américain du Commerce.
- Non-contraignante, mais rédigée dans un langage précis, la déclaration donnera à D. Trump une couverture politique pour réintroduire de futurs droits de douane sur les voitures, s’il le souhaite
- En effet, « l’UE vient d’accepter des choses qu’elle ne peut raisonnablement pas tenir », expliquent ces observateurs très fins, puisque tout cela dépend d’une modification de la législation du marché intérieur.
- C’est aussi le cas des fameux « 600 milliards d’euros d’investissements » ou des 750 milliards d’achats d’énergie promis par la Commission…
- On peine à voir comment Bruxelles pourrait imposer aux Etats membres ce genre de dépense alors même qu’on déplore le manque de moyens convaincants pour les faire investir sur le territoire de l’UE.
- Qui paiera les 1350 milliards ? se demande le Grand Continent
- Ce genre de décision ne peut se faire en dehors du processus législatif, à tout le moins l’implication du Conseil de l’UE.
- Or, on voit mal une majorité s’y dessiner, et encore moins au Parlement, pour un tel transfert de fonds, « racket » selon les commentateurs les plus virulents.