La question s’est posée à tous les observateurs européens et en particulier à Eurointelligence (le 4/07 et le 18/06): l’UE se serait-elle complètement alignée sur Washington ? Lors de la réunion du G7, la présidente Ursula von der Leyen, a opéré un revirement à 180 degrés dans son discours sur la Chine alors que les négociations commerciales avec les États-Unis entrent dans une phase décisive. La diatribe contre Beijing, critiquant son statut de pays en développement à l’OMC et sa mauvaise volonté aux règles internationales, son irrespect de la protection de la propriété intellectuelle et ses subventions massives. On est loin des stratégies de diversification face aux tarifs trumpiens.
- La guerre commerciale avec les États-Unis est entrée dans une phase de négociation intense, produits par produits.
- Les principaux points d’achoppement sont l’accès des États-Unis aux marchés agricoles de l’UE – inacceptable -, Airbus, les droits de douane sur les voitures, ainsi que les taxes sur les produits pharmaceutiques et numériques.
- L’administration américaine a déjà fait part de sa volonté de prolonger les négociations.
- Le commentaire de la présidente de la Commission correspond à un retournement dans les échanges commerciaux entre l’UE et la Chine.
- Les données douanières chinoises montrent une augmentation des exportations mensuelles chinoises vers l’Allemagne et la France de plus de 20 % en avril et mai.
- Même si l’UE réagissait en imposant des droits de douane sur les produits chinois, elle resterait confrontée à la concurrence chinoise sur d’autres marchés.
- Au-delà, ses moyens d’action sont limités, car la Chine peut nuire gravement aux investissements réalisés par les entreprises européennes en Chine.
- L’UE ne peut pas résoudre ses problèmes uniquement par le biais de sa politique commerciale.
- Elle doit s’attaquer au problème sous-jacent, à savoir réduire sa dépendance vis-à-vis des excédents d’exportation.