En Espagne, une controverse politique s’est nouée autour du refus du Premier ministre Pedro Sánchez d’augmenter la part du PIB consacrée à la défense, en dépit des demandes croissantes de l’OTAN et des alliés européens. Bien que l’Espagne ait promis de consacrer 2 % de son PIB à la défense d’ici 2029, P. Sánchez a été critiqué pour sa lenteur à honorer cet engagement. L’opposition et certains secteurs militaires estiment qu’il est urgent de renforcer les capacités militaires, notamment en raison des tensions géopolitiques croissantes. Cependant, le gouvernement de Sánchez privilégie la gestion des dépenses sociales et la réduction de la dette, soulevant un débat sur l’équilibre entre sécurité et bien-être économique. P. Sanchez n’est pas seul, d’ailleurs, note El Pais.
- Le front –presque– commun était cependant celui d’un enthousiasme face à ce brusque nouvel objectif (dont le lien avec les objectifs capacitaires est inexistant, et a simplement été fixé par Trump).
- Le refus de l’Espagne et de la Slovaquie de jouer le jeu a donc suscité autant d’agacement de la part des membres otaniens que les demandes du président américain.
- Pedro Sanchez s’est finalement engagé à atteindre les objectifs capacitaires (capacités des structures de commandements, de réponse à une menace aérienne, d’acquisition de systèmes de haute technologie…) qui peuvent théoriquement être atteints grâce à des achats conjoints entre membres de l’UE.
- Les chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’OTAN pourraient cependant rallier P. Sanchez à l’avenir :
- l’idée de ce dernier que la sécurité climatique devrait compter dans les dépenses sécuritaires n’est pas incompatible avec le découpage de 5% du PIB du nouvel objectif.
- Loin des priorités trumpiennes, le dérèglement climatique et les catastrophes qu’il entraîne chaque année constitue une menace pour les territoires et les populations européennes.
- Le 1,5% de l’objectif de dépenses sécuritaires pourrait être un premier pas pour lutter contre les ravages des incendies, glissements de terrain et inondations qui mobilisent également le soutien des forces armées.
- Ce serait un autre pas vers la désaméricanisation de l’OTAN en affirmant la prérogative européenne d’identifier ses propres menaces sécuritaires