ALCHIMIE ORGANIQUE 

Le 14 mai 2025, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu un arrêt historique reconnaissant la présidente de la Commission von der Leyen responsable de son refus de divulguer les SMS échangés avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla. 

  • La RTBF revient sur les faits maintenant qualifiés par les juges de Luxembourg. 
  • En avril 2021, Martina Stevis-Gridneff – correspondante à Bruxelles du New York Times – révèle que la présidente de la Commission européenne a négocié directement par SMS l’achat de vaccins contre le Covid 19 avec le patron de Pfizer. 
  • Le contrat porte sur la livraison de 1,8 milliard de doses pour quelque 36 milliards d’euros négocié en toute discrétion et sans aucun contrôle. 
  • Rappelons qu’au moment de ces négociations, la pandémie paralyse l’économie européenne et que les premières livraisons de vaccins se font attendre.  
  • En juillet 2022, la médiatrice européenne Emily O’Reilly avait sévèrement critiqué la Commission européenne qui refusait de communiquer la teneur de ces échanges. 
  • Elle déclare alors que « Le traitement de cette demande d’accès à des documents laisse la regrettable impression d’une institution européenne qui n’est pas franche sur des questions d’intérêt public majeures ». 
  • Il ne s’agit pas d’une question de vaccins, explique Alberto Alemanno, mais de rendre le processus décisionnel de l’UE plus responsable dans l’intérêt du public. 
  • En effet, les SMS en question n’ont jamais été rendus publics, ils auraient même été effacés. 
  • La position de la Commission est que ces documents ne doivent pas être qualifiés comme manifestes d’une prise de décision. 
  • La position du New York Times accompagné du Corporate Europe Observatory, l’observatoire européen de lobbies est que ces messages concernaient une négociation entre la politique la plus puissante de l’UE et le patron d’un laboratoire d’envergure mondiale. 
  • Sachant qu’il était question de l’un des plus gros achats de l’histoire de l’UE avec des fonds européens, ces SMS font partie des documents à fournir selon la législation européenne relative à la transparence. 
  • Transparence dans la prise de décision étant la toute première obligation de la Commission européenne. 

 Cet arrêt nous rappelle que dans tous les cas, mêmes les plus dramatiques, l’Union européenne est régie par l’État de droit et que ses dirigeants sont soumis au contrôle constant de médias libres et d’une Cour indépendante.